Air France : la confiance doit être la "boussole" de la direction et des syndicats

La direction d'Air France et les organisations syndicales doivent faire "du rétablissement de la confiance leur boussole" dans une entreprise "où la défiance prévaut", estime dans un rapport Jean-Paul Bailly, ancien PDG de la RATP.
Dans ce "diagnostic partagé", communiqué aux salariés vendredi 21 octobre, Paul Bailly passe en revue les forces et les faiblesses de la compagnie et esquisse une méthode qui permettrait, à ses yeux, au nouveau PDG du groupe Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac, de sortir la compagnie de l'impasse financière et sociale. "Le projet "Trust-Together" (la confiance ensemble) doit proposer une vision partagée et comprise par tous. Cela demande beaucoup de pédagogie de la part de la ligne hiérarchique pour en faire partager le sens", écrit Paul Bailly en évoquant le projet industriel que Jean-Marc Janaillac doit présenter le 2 novembre devant le conseil d'administration.

"Une grave menace pour l'avenir"

Dans son rapport, basé sur des entretiens entre direction et syndicats entre le 26 septembre et le 17 octobre, Paul Bailly souligne notamment "l'écart de compétitivité" qui demeure entre Air France et les deux autres "majors européennes" (Lufthansa et International Airlines Group-IAG) malgré "l'effort de productivité qui a été réalisé par le biais du plan de restructuration Transform 2015". "De nombreux salariés ont compris que le plan Transform 2015 serait suffisant et n'ont pas reçu le message que l'adaptation devait être permanente", a-t-il ajouté. "Dans l'état actuel des résultats et des projections", Air France ne sera pas à même de "faire face au "mur des investissements" de renouvellement, très important dès 2017", uniquement avec ses résultats d'exploitation, souligne-t-il, en évoquant "une grave menace pour l'avenir".
Côté syndicats, "il y a une vraie envie de tourner la page" et les salariés demandent "un capitaine qui fixe et garde le cap", note-t-il. À cet égard, une réflexion a été engagée "pour la réorganisation de la gouvernance", selon une source proche du dossier. Le PDG d'Air France, Frédéric Gagey, qui est depuis trois ans en première ligne dans les négociations syndicales, pourrait bientôt être nommé directeur financier du groupe pour laisser sa place à Jean-Marc Janaillac et un directeur général serait nommé à la tête de la compagnie. "L'espoir suscité par la nouvelle direction du groupe est grand. S'il n'est pas satisfait, cela débouchera sur une réaction d'autant plus désespérée", souligne le SNPL Alpa, principal syndicat de pilotes d'Air France, dans un commentaire écrit aux conclusions de Paul Bailly.
Avec ce rapport, "on ne découvre pas grand-chose, c'est surtout un éclairage à destination de Jean-Marc Janaillac", qui avait "besoin de quelqu'un d'extérieur pour objectiver ce qui se passe", a expliqué un porte-parole du syndicat d'hôtesses et stewards Unac, faisant référence aux "sources de dé-productivité" liées aux "lourdeurs" de fonctionnement internes et à un "fonctionnement en silos où les structures se tirent la bourre sans se préoccuper des conséquences pour les autres" évoquées dans le rapport. Plusieurs syndicats se sont félicités que Paul Bailly propose par ailleurs à l'État de "lever progressivement les facteurs faisant qu'Air France n'est pas à armes égales avec ses concurrents (redevances, taxes, régulation sociale européenne…), une impérieuse nécessité" pour la CFDT. Ce rapport "valide le déséquilibre d'activité et d'offre entre Air France et KLM que nous dénonçons depuis un moment", a également souligné un porte-parole de la CGT.

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