Airbus au secours de ses fournisseurs

Airbus a organisé la semaine dernière le rachat d'un de ses fournisseurs en difficulté et en suit deux autres de très près : tous les industriels de l'aéronautique n'ont pas les reins assez solides pour suivre l'augmentation des cadences de production.
Airbus vole au secours de ses fournisseurs pour préserver sa chaîne de production. ACE Management, le gestionnaire du fond d'investissement Aerofund, approvisionné notamment par Airbus, a annoncé mercredi 3 avril le rachat prochain de deux entreprises aéronautiques en Auvergne et en Bourgogne. Airbus soutient à bout de bras depuis près d'un an Alestis, un équipementier espagnol important en cours de redressement. Et, à en croire les syndicats, il est sur le point de reprendre le sous-traitant américain Spirit à Saint-Nazaire, pour sécuriser le long-courrier A350 qui doit voler pour la première fois cet été. Un seul maillon faible dans la chaîne des sous-traitants peut faire dérailler un programme d'avion.
Pour répondre à une demande mondiale en croissance continue, l'avionneur européen comme l'américain Boeing accélèrent la production. Boeing prévoit d'augmenter sa production mensuelle, tous modèles confondus, de 25 % d'ici mi-2014, selon un porte-parole. Airbus a annoncé jeudi qu'il sortait désormais dix long-courriers A330 par mois. Il prévoit de passer d'une cadence de 2,5 super-jumbos A380 par mois à 3 au printemps 2013. Il a renoncé à augmenter la cadence de 42 moyen-courriers A320, justement pour ne pas surcharger la "supply chain".
Les deux géants ont souvent les mêmes sous-traitants, qui peuvent aussi travailler pour le brésilien Embraer ou le canadien Bombardier. Plus de 100 entreprises françaises sont ainsi impliquées dans des programmes Boeing, et Airbus de son côté achète pour 13,5 milliards de dollars par an aux États-Unis. Tous deux demandent à leurs sous-traitants d'investir dans l'outil de production à long terme pour assurer les nouvelles cadences mais tous n'en ont pas les moyens. Aux difficultés financières peuvent s'ajouter des problèmes de gestion, ce qui amène l'avionneur à prendre le contrôle pour le réorganiser. Airbus a ainsi racheté le sous-traitant allemand PFW en 2011.
Aerofund, qui comprend Airbus, le motoriste Safran, et le Fonds stratégique d'investissement (FSI, public), va racheter Slicom Aéronautique et Auvergne Aéronautique Slicom. Ces deux entreprises, qui fabriquent des pièces métalliques de structure des avions, ont accumulé une dette de 5 millions d'euros envers leurs fournisseurs et ne parviennent pas à redresser leur situation. Aerofund avait de même sauvé en 2009 le fabricant français de composants de haute précision Mecachrome, aujourd'hui une des entreprises les plus performantes du secteur, a expliqué Cécile Ha-Minh-Tu, directrice des relations institutionnelles d'Airbus Operation SAS. En Espagne, l'avionneur soutient depuis près d'un an Alestis, une entreprise de 1.800 personnes qui construit notamment le carénage ventral de l'A350. Mal gérée, elle souffrait aussi de l'assèchement du crédit en Espagne. "Airbus a envoyé des ingénieurs sur les sites de production d'Alestis, payé directement ses fournisseurs de matières premières, et renfloué sa trésorerie, a indiqué un porte-parole, Jaime Perez Guerra. D'après le syndicat CFE-CGC, l'avionneur serait sur le point de reprendre directement l'activité et les 90 salariés de l'américain Spirit qui produit à Saint-Nazaire des panneaux du tronçon central de l'A350. Airbus ne confirme pas. "On discute avec tous les fournisseurs pour nous assurer qu'il ne prennent pas de retard critique sur des éléments du programme A350, et pour le moment le programme n'a pas de retard", a déclaré un porte-parole.

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