Arrêt programmé du deuxième pôle sidérurgique italien

L'extinction du haut-fourneau de l'usine Lucchini à Piombino, deuxième plus grand pôle sidérurgique italien derrière l'Ilva de Tarante (Pouilles), a débuté jeudi 24 avril mais un plan de reconversion a été signé pour assurer un avenir à ce site. Un groupe d'ouvriers très émus a assisté à la dernière coulée d'acier à 8 h 56 dans l'immense usine qui domine, depuis le début du XXe siècle, ce petit port de Toscane de 35.000 habitants. "Le haut-fourneau lance ses derniers soupirs dans une atmosphère surréelle", a commenté l'un des ouvriers, Lorenzo Fusco, avec des sanglots dans la voix. Pendant une vingtaine de jours, il continuera de brûler du charbon jusqu'à son extinction définitive.
Mais tout n'est pas perdu pour les 4.000 travailleurs (2.500 directs et 1.500 indirects) de l'usine et autant de familles. Un accord pour une reconversion du site a été signé jeudi 24 avril au siège du gouvernement en présence du Premier ministre, Matteo Renzi, de plusieurs membres du gouvernement et du président de la région Toscane, Enrico Rossi. "L'accord prévoit un engagement effectif de 250 millions d'euros (injectés dans le plan de reconversion industrielle, NDLR) dont 150 seront apportés par la région et le reste par le gouvernement", a souligné Enrico Rossi. "Aujourd'hui c'est la fin d'une longue et glorieuse histoire industrielle, mais nous voulons en ouvrir une autre. Nous voulons continuer à fabriquer à Piombino les rails ferroviaires les plus longs d'Europe", a souligné Enrico Rossi, après la signature. Le président de la région s'est montré très solidaire des ouvriers du site : "Nous avons la mort dans le cœur, c'est un moment dramatique". Mais il a assuré que, même si le haut-fourneau serait éteint dans quelques semaines, les autorités ont "l'espoir et la détermination de reconstruire la ligne de production à chaud avec des technologies plus avancées (four électrique, processus Corex qui réduit les émissions de CO2), pour recommencer à produire de l'acier à Piombino d'ici deux à trois ans".
En attendant, les emplois - souvent très qualifiés des ouvriers du site - seront maintenus via le recours au chômage technique. Dans le plan de reconversion, figure aussi le projet de transformer l'usine et le port de Piombino en un centre majeur de démantèlement de navires, en particulier les bâtiments militaires. "Pour le puzzle de Piombino, la Défense apporte comme pièce le fait qu'elle doit mettre à la casse 38 navires militaires", a précisé la ministre de la Défense, Roberta Pinotti Un appel d'offres a été lancé pour trouver un repreneur à l'usine. Divers groupes ont manifesté leur intérêt parmi lesquels l'indien JSW. Le chef du syndicat Uil, Luigi Angeletti, a appelé à "réduire au maximum les dommages causés" car "éteindre le haut-fourneau signifie devoir importer l'acier pour construire les rails de chemins de fer, etc., et donc exporter des emplois dans d'autres pays". Mercredi 23 avril, commentant un message vidéo envoyé par les ouvriers de Piombino, le pape François avait appelé les responsables concernés "à faire tous les efforts possibles de créativité et générosité pour rallumer l'espoir" de ces travailleurs et leurs familles. "Ouvrez les yeux, ne restez pas les bras croisés", avait encore demandé le pape aux chefs d'entreprise.

Industrie

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15