Attente sur les terminaux havrais : la tension monte

Les présidents changent. Les problèmes demeurent. À la tête du Grap (Groupement routier des activités portuaires) depuis le 19 septembre, Olivier Leloup tire la sonnette d’alarme. Les attentes de camions sur l’un des terminaux à conteneurs du Havre asphyxient les entreprises de transport.
Né en décembre 2010, spécifiquement pour lutter contre les files d’attente aux terminaux, le Grap vient de changer de président. Pas de combat. Olivier Leloup, gérant de la société éponyme qu’il a créée en 1990 (70 salariés, 11 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2013), reprend le flambeau brandi pendant plus de deux ans par Léonard de la Seiglière (groupe Mertz). "Vendredi matin, les temps d’attente approchaient 6 heures. Quel industriel accepterait de mobiliser gratuitement des moyens, humains et matériels, sur de telles périodes ?", interroge le nouveau président de l’association qui, malgré une certaine démobilisation au sein d’une profession morcelée, regagne des adhérents, au plan régional comme national. "À force de réunions et de discussions, nous avons été entendus par certains manutentionnaires et certains armements. Un système de rendez-vous a pu être mis en place. Parfois, pour les conteneurs pleins seulement dans un premier temps. Mais dans un port où 85 % des conteneurs empruntent le mode routier, nous ne pouvons plus être la variable d’ajustement. Les coûts supplémentaires et les charges s’accumulent, les marges se réduisent, la concurrence est exacerbée. Et nos clients ne comprennent pas et nous infligent des pénalités de retard. La tension monte et nous allons au clash. Nos entreprises n’en peuvent plus, financièrement et moralement", tonne Olivier Leloup.

"Le transport routier reste le mal-aimé"

Alors que les défaillances d’entreprises se multiplient, frappant parfois des sociétés ayant pignon sur rue depuis de longues années, les nuages s’amoncellent sur le transport routier, en particulier dans le domaine du conteneur. Parmi les problèmes les plus sensibles, l’Écotaxe figure en bonne place. Et le report de son application au premier janvier prochain n’a qu’à peine calmé les esprits. "Beaucoup de transporteurs traînent des pieds. Mais même chez ceux qui se veulent bons élèves, dont nous essayons de faire partie (Iso 9001 depuis 2005, OEA depuis septembre dernier, charte CO2 en 2012, parc Euro 5 ou Euro 6), force est de constater que personne n’est prêt. À commencer par les fournisseurs. Et les questionnements sont très nombreux", constate Olivier Leloup. La liste est longue : qui pourra se permettre, surtout dans les petites structures, les avances de trésorerie nécessaires ? Que se passera-t-il en cas de défaillance de clients ? Quel sera l’impact au plan commercial ? Qui supportera les charges de travail et les coûts supplémentaires, les investissements nécessaires ? Quel sera le véritable taux de répercussion sur la facturation ?

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