Au Havre, les pilotes sont dans le vent

D’ici fin 2017, la station de pilotage du Havre se sera équipée d’un système innovant de visualisation du vent en temps réel et prévisionnel. Objectif : faciliter l’entrée dans le port des géants des mers.
À l’origine de l’innovation, un gros coup de vent imprévu. Ce 7 février 2016, "Mette Maersk", un porte-conteneurs de 400 mètres de long pour 60 de large, battant pavillon du Danemark, s’apprêtait à faire escale au Havre, deux pilotes à bord. Mais le vent s’est soudain mis à forcir à plus de 35 nœuds (environ 65 km/h), rendant impossible l’entrée à Port 2000.
Résultat, toute la chaîne des activités portuaires a été bouleversée : il a fallu débarquer les pilotes et annuler les remorqueurs, les équipes de lamanage, les équipes de manutention. Le cargo a dû attendre au large, au mouillage. Ce n’est qu’à la troisième tentative qu’il rentrera, 24 heures plus tard, à la première accalmie.
 
12.000 mouvements par an

Depuis, les pilotes, qui assurent au Havre entre 10.000 et 12.000 mouvements (entrées et sorties) de navires par an, accueillent de plus en plus de géants des mers. Il s’agit de concilier les pressions commerciales avec les impératifs de sécurité. Pour s’adapter à ce gigantisme croissant, les pilotes du Havre s’entraînent sur le simulateur de manœuvre de la station. La station avait déjà investi dans un système de positionnement différentiel (DGPS), utilisé pour les plus de 400 mètres et autres navires sensibles. "Il nous restait un dernier volet avec un potentiel d’amélioration, explique Gilles Lanfranchi : les prévisions météorologiques, en matière de mesure et de prévision de vent".
Le "Mol Triumph", long de 400 mètres pour 58,8 de large, 20.000 EVP en capacité, est l’équivalent de quatre terrains de foot en termes de surface de voilure : c’est dire l’importance de l’incidence du vent. "C’est à deux ou trois nœuds près que nous pouvons effectuer ou non l’entrée ou la sortie du navire".

Jusqu’à 72 heures à l’avance

Les mouvements ne sont plus effectués pour un 400 mètres après 35 nœuds. Il faut aussi s’attendre aux épiphénomènes météorologiques, qui peuvent durer peu de temps et ne sont pas anticipés. "Il est donc nécessaire de proposer des fenêtres météo fiables permettant la réalisation du mouvement du navire dès que possible".
Alors la station de pilotage du Havre-Fécamp, qui "cherche en permanence à être pro-active", a étudié les moyens d’anticiper les coups de vents afin d’"optimiser les mouvements des navires tout en sécurisant le transit". Il a été décidé de se doter d’un système de visualisation du vent en temps réel et prévisionnel, en s’appuyant sur le réseau de stations de relevés de vent déjà installés dans le port.
Le but est de connaître les vents avec précision et d’anticiper les tendances jusqu’à 72 heures à l’avance, jusqu’à 8 milles nautiques (environ 15 km) au large et sur toute la zone portuaire. Le système se base sur un modèle mathématique d’auto-apprentissage, par comparaison des situations calculées et des situations réelles mesurées.
 
Épiphénomènes météorologiques


Jusque-là, la station récupérait par VHF les données météorologiques auprès de la capitainerie, qui recevait les informations en temps réel des trois anémomètres installés dans le port. Mais les épiphénomènes météorologiques ne sont pas annoncés, et le vent enregistré à l’entrée du port n’est pas le même qu’à l’écluse François Ier. La station havraise a alors travaillé avec la société nantaise Météodyn, qui l’a déjà installé, en 2015, dans le port de Nantes-Saint-Nazaire.
Météodyn met au point ce nouveau système de mesure en calculant les données en fonction de la topographie locale et du relief urbain. De son côté, la capitainerie du port havrais collabore techniquement en se dotant de nouveaux anémomètres de grande précision tout en étendant le maillage. Le modèle est appliqué à l’espace portuaire : ce sera une première au Havre, et à cette échelle. Chaque pilote, par smartphone ou tablette, aura accès aux informations de prévisions et de suivi des vents en temps réel.
Signature d'un partenariat entre Synerzip-LH et l'Umep

La signature de la convention de partenariat entre Olivier Clavaud, président de Synerzip-LH, et Michel Segain, président de l'Umep, a eu lieu ce lundi 11 septembre dans les bureaux de l'Union maritime et portuaire. À travers cette convention, l’Umep et Synerzip-LH s’engagent à collaborer sur des thématiques communes telles que l'échange d'information à caractère promotionnel, la sûreté et la sécurité, la circulation des biens et des personnes, l'échange d'offres et de demandes d'emplois. Les deux parties entérinent et structurent également leur engagement pour participer étroitement au développement de leur territoire, de l'axe Seine et du Réseau transeuropéen de transport (RTET).

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