Au salon ILA de Berlin, l'impression 3D s'impose à l'aéronautique

Économisant poids, temps et matière, l'impression de pièces d'avion en trois dimensions s'impose au salon aéronautique ILA de Berlin (du 1er au 4 juin) comme une évidence technologique, économique et même écologique pour le futur du secteur aérien. Il fait figure de Petit Poucet entre les gigantesques A380 et A350 qui l'entourent, et pourtant ce petit avion blanc de 21 kg et moins de 4 mètres de long attire les regards à l'ILA. Baptisé "Thor", il s'agit du tout premier avion imprimé en 3D. "Il s'agit d'un test sur ce qui est possible avec la technologie de l'impression 3D. Nous voulions voir si nous pouvions accélérer un procédé de développement où l'impression 3D ne serait pas utilisée seulement pour des pièces isolées, mais pour un système entier", explique Detlev Konigorski, responsable du développement de Thor chez Airbus. Et cet appareil en polyamide piloté depuis le sol, dont seuls les éléments électriques ne sont pas imprimés, "vole à merveille. Il est très stable", se félicite l'ingénieur en chef, Gunnar Haase, qui a mené le vol inaugural de Thor en novembre non loin de Hambourg. Si les possibilités ouvertes par l'impression 3D dans l'aéronautique sont encore en pleine exploration, cette technique a déjà des applications concrètes, puisque Airbus et Boeing ont commencé à y avoir recours, notamment pour des pièces de leurs avions A350 et 787 Dreamliner. Chez Hofmann, une entreprise bavaroise spécialisée de 250 employés, cela se conjugue aussi au présent. "Les pièces imprimées ont l'avantage de ne pas nécessiter d'outillage et de pouvoir être fabriquées immédiatement", met en avant Jens Henzler, responsable commercial, devant une vitrine de petites pièces ajourées. Autre avantage, les pièces en métal peuvent être 30 à 50 % moins lourdes, ajoute-t-il. L'impression en trois dimensions réduit en outre à presque zéro les déchets de fabrication, puisqu'il ne s'agit plus de tailler une pièce dans un bloc brut de matière, mais de la créer en déposant la matière choisie couche par couche selon le modèle préalablement créé sur ordinateur. Parmi 102 responsables du secteur aérien interrogés par la fédération allemande de la high-tech Bitkom, 70 % considèrent qu'en 2030, des petites pièces de rechange seront imprimées directement à l'aéroport, et 51 % tablent sur la fabrication par ce biais de parties entières d'avion. Les avions ne sont pas les seuls à chercher à s'alléger grâce à l'impression 3D. La future fusée Ariane 6, qui volera à partir de 2020, comptera aussi de nombreuses pièces imprimées.

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