Brésil : privatisations en série et incertitudes à foison

Le gouvernement brésilien a annoncé la semaine dernière une nouvelle vague de privatisations, suscitant des envolées boursières, mais aussi des inquiétudes sur la nécessité de brader les "joyaux de la couronne" pour combler le déficit budgétaire.
La liste de 58 nouvelles privatisations annoncées la semaine dernière par le Brésil comprend des autoroutes, des ports et la concession d'aéroports, y compris le très lucratif terminal de Congonhas, à Sao Paulo, et même la Maison de la Monnaie, qui fabrique les billets de banque et les passeports. Sans compter Eletrobras, la plus grande compagnie d'énergie d'Amérique latine, dont les actions ordinaires ont fait un bond de près de 50 % au lendemain de l'annonce du plan de privatisation.
Selon les analystes, l'État pourrait engranger avec les privatisations environ 40 milliards de réais (10,75 milliards d'euros) avant la fin 2018, qui marquera le terme du mandat du président conservateur, Michel Temer. Un montant non négligeable pour un gouvernement qui a dû relever la semaine dernière les estimations de déficit public pour cette année et la prochaine (à 159 milliards de réais). Une décision motivée notamment par des recettes fiscales moins importantes que prévu, dans une économie qui compte 13,5 millions de chômeurs et commence tout juste à donner des signes de reprise après deux ans de grave récession.
Le président Temer a toutefois affirmé vendredi 25 août que ce plan "n'a pas pour objectif de combler le déficit, mais de créer des emplois, des richesses et offrir des services de meilleure qualité à la population". Le ministre de l'Économie, Henrique Meirelles, ne cache pas pour autant que ces mesures visent avant tout à "assurer aux acteurs économiques et aux consommateurs que l'équilibre budgétaire sera atteint, grâce à l'aide importante des privatisations".
Ces annonces ont eu lieu au moment où le gouvernement Temer, fragilisé par les scandales de corruption, peine à mettre œuvre des mesures d'austérité, telle la réforme des retraites, jugées essentielles par les marchés pour assainir l'économie du Brésil. Malgré ce climat d'incertitude politique, les annonces soudaines de privatisation ont été accueillies avec enthousiasme à la Bourse de Sao Paulo. Sous l'impulsion de l'envolée des actions d'Eletrobras, l'indice Ibovespa a dépassé mardi 22 août la barre des 70.000 points pour la première fois depuis 2011.

Transport multimodal

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15