CGT de la SNCM : "L'État peut imposer le droit du travail français"

La CGT des marins de la SNCM, qui a reconduit sa grève pour le 8 et le 9 janvier, a réaffirmé sa détermination mardi 7 janvier en rappelant sa position sur les conditions d'emploi des marins sur les lignes françaises. Les services de l'État préparent un décret sur les règles applicables pour le cabotage maritime régulier en France. La CGT des marins souhaite ainsi mettre la pression sur le gouvernement à quelques heures d'une rencontre sur ce thème prévue le jeudi 9 janvier. Avant une décision importante pour l'avenir de la compagnie et la tournure du conflit social, le syndicat et son avocate, Christine Bonnefoi, insistent sur le fait que l'État a toute légitimité pour imposer le droit du travail national et le pavillon français premier registre sur ses liaisons domestiques.
Le syndicat se plaint de la "concurrence déloyale" de Corsica Ferries, qui "profite d'une fiscalité avantageuse conférée par le pavillon de registre international italien auquel sont inscrits ses navires". Il reproche à l'armateur d'employer indûment des "travailleurs détachés", soumis au droit du travail de leur pays d'origine par le recours à des agences de recrutement d'équipages basées dans des États de l'UE où la protection sociale et le coût du travail sont faibles, notamment en Roumanie. Selon le syndicat, cette "utilisation fallacieuse du droit communautaire" permettrait de réduire de 40 % les coûts de main-d'œuvre. La CGT craint que le futur décret ne conforte dans cette voie la compagnie basée à Bastia. "Corsica Ferries, qui a son siège en France et reçoit 180 millions d'euros d'aides publiques, se livre au dumping social et ne paie pas d'impôt en France. C'est de l'évasion fiscale", affirme Frédéric Alpozzo, le secrétaire général du syndicat.
L'aide sociale au passager versée à Corsica Ferries est l'autre point attaqué mardi par la CGT. Pour elle, la subvention, destinée notamment à financer le billets des résidents corses, aurait été détournée de son but premier. Le syndicat, qui estime à 180 millions d'euros le montant des aides ainsi perçues depuis 2002, a déposé le 20 décembre une plainte "pour aides illégales" auprès de la Commission européenne, "à laquelle la direction de la SNCM n'a pas voulu se joindre, ouvrant sa propre procédure" auprès de l'institution, selon Christine Bonnefoi. Pour autant, la CGT des marins de la SNCM se défend de toute discrimination à l'égard de Corsica Ferries et des travailleurs étrangers et assure œuvrer pour "que chaque salarié travaillant entre Corse et continent bénéficie d'un contrat français".
Devant le durcissement du mouvement, le ministre délégué aux Transports, Frédéric Cuvillier, a proposé en urgence la tenue d'une table ronde à Paris mercredi à 18 heures. À l'ordre du jour devaient figurer le décret sur le pavillon français et l'ensemble du dossier financier de la SNCM.

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