Concurrence déloyale de l'Ukraine pour le maïs français

La Coordination rurale, syndicat minoritaire, s'est inquiété mardi 25 mars de la "concurrence déloyale" pour le maïs français de la part de l'Ukraine, alors que Bruxelles envisage de signer bientôt un accord de libre-échange avec Kiev, qui favoriserait ses exportations agricoles vers l'UE.
Un syndicat minoritaire craint une "concurrence déloyale" de l'Ukraine pour le maïs français. "Alors que les producteurs français de maïs subissent depuis six mois des prix en retrait de 30 euros/tonne par rapport au prix du blé à cause notamment de la concurrence ukrainienne, l'Union européenne s'apprête à faciliter encore cette concurrence déloyale en ouvrant davantage le marché aux produits agricoles ukrainiens", dénoncent la Coordination rurale (CR) et sa branche grandes cultures, l'Organisation des producteurs de grain (OPG).
Début mars, la Commission européenne s'est dite prête à signer un accord de libre-échange avec l'Ukraine, pour aider le pays en pleine crise avec la Russie. Selon Bruxelles, l'accord se traduirait pour Kiev par "des millions d'économies" sur les importations, notamment agricoles, via des baisses de tarifs douaniers.
"Les problèmes actuels de l'Ukraine ne gênent en rien ses exportations agricoles", estime au contraire la CR. "Sur cette campagne, l'Ukraine va exporter 30 millions de tonnes de céréales, dont 19 millions de tonnes de maïs, soit plus que la production française de 13 millions de tonnes", souligne le syndicat. "Curieusement, la filière française est silencieuse face à ces importations de maïs qui déstructurent le marché européen. Ce mécanisme pervers permet en fait de réexporter plus de blé sur les pays tiers (hors UE, NDLR) : plus on importe de maïs, plus on a de blé à exporter !", car on remplace le blé par du maïs pour l'alimentation animale. "On sacrifie le maïs, car il a un coût de revient plus important que le blé. Et le prix du blé est plus élevé", estime Jacques Commère, responsable de l'OPG qui suspecte une volonté d'avantager le blé.
L'Ukraine est le troisième exportateur mondial de maïs, le sixième de blé. La France est le premier producteur et exportateur européen de maïs, et le cinquième mondial, selon l'Association générale des producteurs de maïs (AGPM). Exportatrice net, elle vend 45 à 55 % de sa production à l'étranger, dont 90 % dans l'UE, selon l'organisme public FranceAgriMer.

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