Date butoir le 1er février pour le canal de Panama

Le consortium international chargé de la partie la plus importante de l'élargissement du canal de Panama et l'autorité de la voie interocéanique se donnent jusqu'au 1er février pour régler leur différend autour de la facture des travaux. Le consortium Groupe uni pour le canal (GUPC), dirigé par l'entreprise espagnole Sacyr, a annoncé jeudi 23 janvier être tombé d'accord avec l'Autorité du canal de Panama (ACP) "pour poursuivre le dialogue, en principe jusqu'au 1er février, afin de trouver un accord sur le long terme" permettant de terminer les travaux. Depuis le début de l'année, les travaux du GUPC sont au ralenti et font peser la menace d'un retard dans la livraison d'un canal élargi en 2015 raison d'un conflit entre l'ACP et le GUPC portant sur des surcoûts estimés par le consortium à 1,6 milliard de dollars (1,2 milliard d'euros). Après s'être rendue sur le chantier mercredi 22 janvier, la ministre panaméenne du Travail, Alma Cortes, a assuré que "tout est paralysé. C'est comme s'ils avaient abandonné les travaux après un tsunami". Le consortium a provoqué une forte inquiétude en menaçant fin décembre de suspendre les travaux dans un délai de trois semaines en cas de non-versement de la rallonge demandée. Son montant est faramineux au regard du contrat initial fixé à 3,2 milliards de dollars pour la construction d'une troisième série d'écluses. Ce surcoût concerne, selon le GUPC, des problèmes géologiques imprévus sur le chantier.
Lundi, malgré l'expiration de son ultimatum, le GUPC avait néanmoins poursuivi ses activités, mais en les ralentissant encore davantage, alors que les deux parties ont intensifié leurs négociations sous l'égide de l'assureur des travaux Zürich America International. Le GUPC, qui compte outre Sacyr, l'italienne Impreglio, la belge Jan de Nul et la panaméenne Constructora Urbana comme actionnaires, a déjà déclaré être ouvert à un partage de la facture, mais l'ACP et les autorités panaméennes insistent pour trouver une solution conforme aux termes du contrat. Celles-ci menacent même de rompre ce contrat si les activités continuent à être ralenties. Mercredi, le ministre panaméen de l'Économie et des Finances, Frank De Lima, a assuré depuis Davos que "le canal serait terminé au cours de l'année 2015, avec ou sans" le GUPC. Le vice-président de la Commission européenne, Antonio Tajani, qui avait auparavant proposé ses bons offices pour aider les parties à s'entendre, a appelé jeudi l'ACP et le GUPC à agir dans "un esprit de négociation constructive", estimant également que "les contrats sont fait pour être respectés". De son côté, le président panaméen, Ricardo Martinelli, a affirmé mercredi soir à Davos que les travaux seraient terminés, arguant du fort intérêt international sur ce dossier.
Long de 80 km, le canal de Panama, par lequel transitent 5 % du commerce maritime mondial, a été inauguré en 1914 et avait été rétrocédé par les États-Unis au Panama en 1999. Son élargissement doit permettre le passage de navires transportant jusqu'à 12.000 conteneurs, soit plus du double de la charge actuellement autorisée à emprunter la voie navigable. Ces travaux pharaoniques, d'un montant prévisionnel total de 5,2 milliards de dollars, ont commencé en 2009 et devaient initialement se terminer en 2014, mais leur achèvement a été repoussé à 2015 après un premier désaccord dès le début du chantier entre l'ACP et GUPC sur la qualité du ciment utilisé. La construction des écluses est réalisée à 65 % selon l'ACP, qui évalue également à 72 % l'évolution globale des travaux.

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