Débat sur la sécurité du rail en Belgique

L'accident de train transportant des produits toxiques, qui aurait pu se transformer en catastrophe au lourd bilan samedi 4 mai en Belgique, relance la question de la sécurité du rail en Europe. Une personne a trouvé la mort et quarante-neuf ont été hospitalisées près de Gand, après le déraillement et l'explosion de plusieurs wagons-citernes contenant un produit chimique liquide inflammable et très toxique. Le conducteur a reconnu qu'il roulait plus vite que la limite imposée lorsqu'il a engagé son train dans un aiguillage après une zone de travaux. L'accident s'est produit dans la nuit vers 2 heures entre les localités de Schellebelle et Wetteren. L'Escaut coule à proximité. Six des treize wagons du train ont déraillé et deux se sont couchés. Le choc a provoqué une explosion, puis une lame de flammes s'est propagée sur plusieurs centaines de mètres. Le feu a pris dans trois citernes transportant de l'acrylonitrile, utilisé pour les matières plastiques. Le gaz dégagé est proche du cyanure, ont indiqué les experts. L'acrylonitrile est classé produit dangereux dont il faut impérativement éviter l'infiltration dans les cours d'eau et les égouts.
L'alerte a été immédiatement donnée par le conducteur et un plan catastrophe a été déclenché. Un périmètre de sécurité de 500 mètres autour du lieu de l'accident a été établi et quelque 500 riverains ont été évacués. Les autorités ont rapidement annoncé maîtriser la situation. Mais l'acrylonitrile s'est introduit dans les égouts, et des gaz toxiques dégagés en réaction chimique ont atteint des zones situées à un kilomètre de l'accident qui n'avaient pas été évacuées, a expliqué la ministre de l'Intérieur, Joëlle Milquet. Des doutes subsistent donc quand les autorités assurent que tout danger est désormais écarté, que l'Escaut n'a pas été pollué et que les mesures pour contrôler la qualité de l'air donnent de bon résultats. Une question commence à se poser : que se serait-il passé si l'accident s'était produit non pas dans une zone peu habitée, mais un peu plus loin, à la périphérie de la grande ville Gand, destination du train ?
L'accident de Schellebelle est le troisième à impliquer des trains transportant des produits toxiques depuis mai 2012 en Belgique. La sécurité du rail fait débat dans l'Union européenne depuis l'ouverture du transport du fret à la concurrence. Le Commissaire européen aux Transports, Siim Kallas, qui tente de forcer la libéralisation complète du transport ferroviaire, ne manquera pas d'être interrogé sur les questions posées par cet accident. Le rail assure le transport de 20 % des produits chimiques, et "80 à 90 % d'entre eux sont dangereux en raison de leur inflammabilité, de leur toxicité et de leur réactivité", souligne l'Union des industries chimiques (UIC). De véritables bombes toxiques circulent ainsi sur les voies ferrées de l'UE, le plus souvent la nuit pour des raisons de sécurité. L'accident le plus meurtrier s'est produit en 2009 à Viareggio, en Italie. Un train transportant des citernes de gaz liquide avait déraillé à son passage en gare vers minuit. Comme à Schellebelle, plusieurs wagons s'étaient renversés et avaient explosé, faisant trente-deux morts.

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