Des dégâts dus à la faiblesse des infrastructures au Mexique

L'ampleur des destructions provoquées par les intempéries au Mexique la semaine dernière s'explique en bonne partie par la mauvaise qualité des constructions et des infrastructures, une situation souvent liée à la corruption, estiment des spécialistes. Le pays a été dévasté par un phénomène rare de deux tempêtes tropicales simultanées, Manuel et Ingrid, sur les côtes Pacifique et Atlantique, qui ont fait au moins 123 morts, 63 disparus, endommagé 72 voies routières et touché 1,5 million de personnes à des degrés divers. Alors que certains experts estiment qu'il y avait peu à faire contre un phénomène sans précédent depuis 1958, d'autres estiment que le désastre a été aggravé par une mauvaise politique d'urbanisme, des routes de mauvaise qualité et une déforestation illégale. "Ce n'est pas surprenant. On urbanise des zones inhospitalières, on construit avec des débris, on trace sans planification", a écrit Jesus Silva-Herzog Marquez, professeur de droit à l'Institut technologique autonome du Mexique (Itam), dans le quotidien "Reforma". "Certains font des affaires, d'autres meurent". L'État du Guerrero est celui qui a le plus souffert. Dans les montagnes situées au nord-ouest du port d'Acapulco, un pont s'est cassé en deux et un glissement de terrain monstrueux a enterré la moitié d'un village, avec 68 personnes disparues, pratiquement sans espoir de les retrouver vivantes.
Selon Abel Barrera, directeur du Centre Tlachinollan des droits de l'homme de la montagne, une organisation basée au Guerrero, deux compagnies de construction sur trois monopolisent les contrats lucratifs passés par les municipalités de la région.
À Acapulco, certains quartiers ont été bâtis sur des mangroves, empêchant l'eau d'être drainée vers l'océan, ce qui a provoqué l'inondation d'une bonne partie de la ville. De nombreux habitants ont dû se réfugier sur les toits, tandis que des crocodiles faisaient leur apparition dans des zones urbaines. L'autoroute reliant la célèbre station balnéaire à la ville de Mexico a été bloquée pendant près d'une semaine par des glissements de terrain et l'aéroport a été inondé, bloquant des dizaines de milliers de touristes.
Enrique Santoyo, directeur général de TGC, une firme d'ingénierie, reconnaît que la corruption est un problème, mais que les routes n'ont pas été construites pour faire face à de telles tempêtes, et que la géologie d'une région sujette aux séismes les rend vulnérables. Mais il met aussi en cause "la faible supervision" des projets d'infrastructures. Avant les tempêtes, le président mexicain, Enrique Pena Nieto, avait rendu public un plan d'investissement massif pour la modernisation des infrastructures. Mais son projet risque maintenant d'être confronté à une facture de plus de 2 milliards d'euros pour la reconstruction, dans un contexte de ralentissement économique.

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