Écotaxe : les salariés d'Ecomouv' manifestent à Metz

Coiffés de bonnets verts pour certains, une cinquantaine de salariés d'Ecomouv', la société chargée de collecter l'Écotaxe suspendue sine die par le gouvernement, ont manifesté jeudi 24 avril devant la préfecture de Metz à l'appel de la CFDT, pour réclamer son application. Cette manifestation dans le calme, accompagnée d'une distribution de tracts, était une première pour les salariés d'Ecomouv'. Ils étaient montrés très discrets jusqu'à présent, loin du tapage des Bonnets rouges bretons qui ont fait reculer le gouvernement sur la taxe poids lourds.
"Ce qui nous a fait réagir c'est la dernière proposition de Ségolène Royal de remettre à plat l'Écotaxe", a déclaré Éric Bouthier, représentant CFDT chez Ecomouv', dont le centre opérationnel est situé à Metz et compte environ 150 salariés. Ceux-ci sont assistés par 130 douaniers, dont quelques-uns ont également participé à cette manifestation. La ministre de l'Écologie a proposé des pistes de remplacement, comme une vignette qui ciblerait uniquement les camions étrangers sur les autoroutes françaises.
C'est une proposition "totalement hors sujet" a dénoncé Philippe Schoun, secrétaire CFDT Finances en Lorraine, parce que, a-t-il argumenté, ce serait contraire à la libre concurrence européenne, à l'application du principe pollueur-payeur pour tous au nom de l'écologie, et que cela réduirait les emplois chez Ecomouv'. "Il faut expliquer aux gens que l'Écotaxe ferait baisser les impôts locaux, qui financent actuellement l'entretien des routes, que cette taxe reviendrait à plus de justice fiscale", a insisté Philippe Schoun. "Mais c'est toujours plus facile de faire de la démagogie que de la pédagogie", a-t-il regretté. La CFDT a également jugé "indécent" de renoncer à une recette fiscale annuelle de 800 millions d'euros avec l'Écotaxe alors que le gouvernement a annoncé un plan d'économies de 50 milliards d'euros.
En marge de cette petite manifestation, une délégation CFDT a été reçue à la préfecture de Metz, mais a obtenu une "non-réponse", selon Philippe Schoun, se désolant d'un faible soutien politique au niveau national. "S'il faut monter le ton, on le fera", a-t-il conclu. Si les employés d'Ecomouv', dont les salaires ont été garantis jusqu'à la fin de l'année, tentent de se montrer optimistes, ils craignent pour leur avenir et redoutent d'être oubliés. "Je suis venue pour rappeler qu'on existe, qu'il y a des gens derrière tout ça", a témoigné Reine, salariée d'Ecomouv' âgée de 40 ans. Sa collègue Michèle, 32 ans, qui avait décliné une offre de CDI au Luxembourg pour rejoindre Ecomouv', a évoqué une situation "pesante" au travail, où le désœuvrement est fréquent, malgré des formations de maintien des compétences. Après la suspension de l'Écotaxe fin octobre dernier, Ecomouv' avait dû suspendre le recrutement de 180 personnes supplémentaires, ne gardant que les CDI déjà embauchés. Début avril le maire de Metz, Dominique Gros, et le président de la communauté d'agglomération Metz Métropole, Jean-Luc Bohl, ont appelé le Premier ministre, Manuel Valls, à respecter les engagements de l'État sur l'Écotaxe. L'installation depuis 2012 du centre opérationnel d'Ecomouv' à Metz était l'une des contreparties de l'État en échange des restructurations militaires, qui ont durement affecté la Lorraine depuis 2009.

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