Élections, nids de poule et décote : une histoire de brut kényan

Le Kenya s'apprête en juin à exporter ses tout premiers barils de brut mais, selon les analystes, cette phase test se heurte à des obstacles logistiques et économiques majeurs et semble dictée par des arrière-pensées électorales.
La découverte de pétrole en Afrique de l'Est est récente. Pour le Kenya, c'est en mars 2012 qu'a été annoncée cette découverte par la société britannique Tullow près de Lokichar dans la région désertique du Turkana. Des réserves exploitables de 750 millions de barils ont été confirmées. Ce chiffre devrait augmenter, l'exploration pétrolière au Kenya n'en étant encore qu'à ses balbutiements. Les tests menés jusqu'à présent sur le pétrole du Turkana montrent qu'il est de bonne qualité : faible taux de soufre et bonne densité. Il est en revanche très cireux, et doit être maintenu à une température relativement élevée pour être transporté à l'état liquide.

La route et l'oléoduc

La production de brut kényan n'atteindra son rythme de croisière qu'après la construction, au plus tôt en 2021, d'un oléoduc de près de 900 km qui doit relier un port en construction à Lamu et permettra de transporter environ 100.000 barils par jour jusqu'à l'océan Indien. En attendant, le Kenya a annoncé le lancement dès juin d'un "programme pilote" de deux ans qui doit permettre l'acheminement par la route de quelque 2.000 barils par jour jusqu'au port de Mombasa, à plus de 1.000 km de Lokichar, en vue de son exportation. La route entre Mombasa et Lokichar est par endroits en très mauvais état et le trajet prend plusieurs jours. Les travaux de rénovation des 300 premiers kilomètres, truffés de nids de poule, ont pris du retard et pourraient être achevés au plus tôt en août, espère le ministère des Transports.
Le gouvernement martèle que ce programme pilote a pour but de "tester le marché", et assure que des clients en Chine et en Inde ont montré de l'intérêt pour l'achat de ce brut. Le secrétaire d'État au Pétrole, Andrew Kamau, tient toutefois à nuancer ces propos, et soutient que le but principal de ce programme pilote est de comprendre comment les réservoirs de pétrole réagissent à une exploitation plus importante. "L'idée est d'engranger des informations, il est évident que ce programme pilote ne va pas nous rapporter de l'argent", assure Andrew Kamau, se faisant l'écho de Tullow. "Mais si on extrait du pétrole dans le cadre de ces tests, autant l'exporter".

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