Gioia Tauro se prépare à accueillir l'arsenal chimique syrien

Gioia Tauro se prépare à accueillir une délicate opération de transfert de l'arsenal chimique syrien, entre inquiétudes de la population et espoirs de relance du plus grand port de Méditerranée pour le transbordement de conteneurs.
Les agents chimiques étaient censés arriver mi-février de Syrie et être transférés en vingt-quatre heures sur le navire américain "Cape Ray", chargé de les détruire. Mais le processus placé sous l'égide d'une mission ONU/OIAC a pris beaucoup de retard et, pour le moment, moins de 5 % des composants ont été évacués de Syrie. "Nous ne savons pas quand le navire arrivera ni comment les conteneurs seront chargés à bord. Nous devons encore décider de la marche à suivre", explique Domenico Bagala, le directeur général de Medcenter/Contship, l'opérateur du terminal à conteneurs. Sur les immenses quais grouillant d'activité, où aura lieu l'opération, on ignore si les grands portiques bleus et blancs et les chariot-élévateurs oranges seront utilisés pour décharger les 60 conteneurs d'un poids total de 560 tonnes de composants, devant arriver de Syrie. Une chose est sûre, le transbordement vers le "Cape Ray" aura bien lieu dans le port calabrais, suite à une décision du gouvernement qui ne fait pas l'unanimité.

"Une opération de prestige"

Selon Carmelo Cozza du syndicat autonome SUL, l'opération suscite "de fortes préoccupations chez ses adhérents et la population locale". "Regardez le village de San Ferdinando et ses écoles qui sont juste à côté", à moins d'un kilomètre, souligne-t-il, en déplorant un manque criant d'informations "sur la nature exacte des substances transférées, sur l'existence de mesures d'urgence et d'un plan d'évacuation". Le gouvernement a promis qu'il s'agirait d'agents chimiques de classe 6.1 qui transitent déjà de façon habituelle par Gioia Tauro. Mais comme beaucoup de riverains, Carmelo Cozza n'est pas vraiment rassuré et réclame une "réunion clarificatrice associant les collectivités locales, les syndicats et les travailleurs du port". Son collègue du puissant syndicat CGIL, Salvatore Larocca, déplore lui aussi que l'opération ait été "mal gérée sur le plan institutionnel", ce qui a "alimenté un alarmisme excessif". Mais il se réjouit qu'elle serve à braquer les projecteurs sur le port de Gioia Tauro et le "professionnalisme des ouvriers portuaires". "C'est une vitrine, une opération de prestige. Et c'est une bonne chose qu'un dictateur livre ce type d'armes pour qu'elles soient éliminées, quand on pense combien de morts le gaz sarin a fait en Syrie", souligne-t-il.

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