Grève des routiers : les patrons demandent un retour aux réalités économiques

Les fédérations patronales de transporteurs routiers ont demandé le 21 janvier un retour aux réalités économiques, dans le conflit qui les oppose aux syndicats, et rappelé que les difficultés du secteur ne leur permettent pas d'aller jusqu'aux 5 % d'augmentation réclamés. "Il faut un retour au réalisme économique. Les revendications salariales sont hors de portée des entreprises", a déclaré Nicolas Paulissen, délégué général de la principale chambre patronale de la branche, la Fédération nationale des transports routiers (FNTR).
"Ces revendications (...) sont incompatibles avec les réalités économiques des entreprises du transport routier de marchandises", ont affirmé la FNTR, TLF et l'Unostra, qui "déplorent l'absence de constat partagé sur la situation économique du secteur".
Marges faibles, concurrence de transporteurs de pays européens dans lesquels les salaires sont moins élevés... La présidente de l'Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE), Aline Mesples, a également fait état, mercredi matin lors des vœux de la fédération, d'un "contexte particulièrement difficile" pour le secteur. "On ne peut pas travailler efficacement et avec réalisme (pour faire aboutir ces négociations, NDLR) sans tenir compte du contexte".
Alors que les syndicats mettent en avant les aides publiques octroyées aux entreprises via le pacte de responsabilité et le Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), Aline Mesples a répondu que le pacte de responsabilité "a au mieux permis à certaines entreprises d'avoir des comptes équilibrés".
Elle a rappelé que les négociations avaient essuyé un échec en 2014, et qu'il n'y a donc "pas eu de revalorisation cette année là. (...) Nous avons donc une négociation qui s'est tendue, avec des revendications importantes et, en face, des organisations patronales qui restent sur des propositions acceptables dans le contexte". "Je souhaite qu'on puisse négocier dans un climat serein. La dramatisation des derniers jours me parait inutile", a-t-elle souligné, précisant, alors que l'intersyndicale en appelle au gouvernement, qu'"une éventuelle contrainte des pouvoirs publics n'a, à (son) avis, pas lieu d'être".

Reprise des négociations jeudi ?

Une nouvelle séance de négociations est convoquée pour jeudi matin. Le ministère du Travail "a décidé de reconvoquer un round de négociations demain à 8h30 avec l'ensemble des partenaires sociaux", à la Direction générale du Travail, a indiqué Patrice Clos, secrétaire général de FO Transports.
Satisfaite par la nouvelle séance prévue, Force ouvrière n'entend pas réduire la pression. "On ne lèvera pas les barrages pour autant", a dit Patrice Clos. "On ne crie pas non plus "hip hip hip hourra"!", abonde Thierry Douine (CFTC), appelant à amplifier la grève.
Mardi soir, l'intersyndicale avait brièvement suspendu le mouvement social, à la suite de l'échec des discussions, le patronat et la CFDT ayant quitté la table des négociations. Les syndicats étaient revenus sur leur décision dans la nuit, les négociateurs patronaux n'ayant pas répondu à la "convocation" du président de la commission mixte paritaire - un représentant du ministère du Travail - qui les appelait à reprendre mardi à 23 heures la négociation salariale.
"Nous n'avons pas refusé la négociation, nous avons refusé le moment de la négociation", a expliqué Aline Mesples, présidente de l'OTRE (TPE et PME du transport routier)". Une médiation du gouvernement, souhaitée par l'intersyndicale, est rejetée par le patronat. "On souhaite que les négociations aient lieu dans un cadre classique, entre partenaires sociaux. On doit trouver les moyens, seuls, de tomber d'accord", a fait valoir Aline Mesples.

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