Hambourg freiné par des infrastructures à bout de souffle

"Dans le passé, on n'en a pas assez fait pour les infrastructures et maintenant nous allons au-devant d'un chaos", constate amèrement Thomas Killmaier, directeur d'un site logistique dans le port de Hambourg, deuxième d'Europe.
De la fenêtre de son bureau, ce quinquagénaire observe les poids lourds de son employeur, la société Robert Müller, partir vers les terminaux du port ou en revenir, chargés de marchandises. Dans l'entrepôt situé un étage plus bas, cartons de parfums, de chaussures ou encore portières de voitures Mercedes en partance pour la Chine attendent d'être acheminés. Comme lui, de nombreux professionnels craignent de voir Hambourg, poumon de la puissance exportatrice allemande, perdre des marchés au profit de ses grands rivaux, les ports néerlandais de Rotterdam et belge d'Anvers.
Dans le ballet incessant des camions qui anime ce port proche de la mer du Nord, une zone industrielle de 72 km2 classée numéro deux européen pour le trafic conteneurisé, le temps tient le rôle de chorégraphe. C'est pourquoi la multiplication des bouchons causés par des travaux indispensables, comme la réfection d'un pont tout près de l'entreprise, désespère Thomas Killmaier. "Ce seul chantier nous coûte entre 4.000 et 6.000 euros par mois en raison du temps passé par nos chauffeurs routiers dans les embouteillages", a-t-il calculé. S'il ne remet pas en cause le bien fondé des travaux - "le pont était dans un état catastrophique" -, il regrette qu'ils ne soient pas effectués de manière progressive. "On fait aujourd'hui trop de choses en parallèle", estime aussi Günther Bonz, président de la fédération des entreprises du port de Hambourg UVHH, notamment parce que "l'on n'a pas assez fait avant ou parfois pas assez bien". Il redoute de gros problèmes à partir de l'an prochain, quand débuteront de longs travaux sur l'une des autoroutes desservant le port.

Le trafic va doubler d'ici 2030

D'après les projections réalisées par le cabinet de conseil MWP pour le gouvernement, le port de Hambourg verra son trafic presque doubler d'ici 2030 par rapport à 2010, pour atteindre 194,6 millions de tonnes par an. Sa croissance annuelle sur cette période devrait dépasser celle de Rotterdam et Anvers. Mais "une partie de la croissance de l'activité du port liée au réseau routier est menacée", s'inquiète Günther Bonz. "Dans les grands ports allemands, nous sommes à la limite des capacités et cette limite doit être repoussée afin que nous n'ayons pas ensuite un désavantage compétitif", confirme Martin Makait de MWP. Si la qualité de l'infrastructure portuaire du pays fait partie des meilleures au monde, elle reste derrière celle de ses grands rivaux européens, selon des données du Forum économique mondial.

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