Importations algériennes : FMI Groupe prône la patience

Le directeur commercial du commissionnaire de transport FMI Groupe veut relativiser les dernières restrictions des importations décidées par le gouvernement algérien. Pour lui, cette démarche visant à assainir le marché profitera aux sociétés qui joueront le jeu de l'accompagnement du développement local.
Après une série d'annonces contradictoires, l'Algérie a limité début avril une partie de ses importations et soumis à licence un premier groupe de 21 produits industriels et alimentaires.
L'obtention de ces nouvelles licences est corrélée au respect de critères allant des capacités de stockage aux moyens capitalistiques en passant par le prix de vente et l'expérience dans le secteur concerné.
La société française FMI Groupe est implantée en propre en Algérie depuis 2003. La filiale locale de ce commissionnaire de transport, commissionnaire en douane, logisticien et agent maritime emploie aujourd'hui 15 personnes.
Son responsable commercial et cogérant de l'agence d'Alger, le Franco-Algérien Nordine Brahimi, revendique ainsi une grande expérience du pays et voit sa société comme un contributeur au développement local. Il loue "le courage" du PDG, Philippe Vincent, pour avoir ouvert une filiale en Algérie il y a près de quinze ans. FMI affiche un volume de 50.000 tonnes de fret conventionnel exporté en 2016 vers la rive Sud de la Méditerranée et se félicite, entre autres, d'avoir "la confiance du plus grand groupe de BTP algérien qui nous permet de faire du DAP et donc du door to door".

Pas de gel des importations

Sur les récentes décisions annoncées par le ministre par intérim du Commerce, Abdelmadjid Tebboune, Nordine Brahimi se veut rassurant, considérant que leurs conséquences ont été exagérées, et compréhensif sur la démarche algérienne. "Il est important de dire qu'il n'y a pas de gel total des importations, certains produits sont en suspens. De plus, les requêtes transitoires sont possibles pour les expéditions en cours d'acheminement, la date du BL faisant foi. Le gouvernement réinstaure des licences pour des importations raisonnées secteur par secteur. L'Algérie ne veut pas devenir une poubelle, comme l'a dit le ministre, et c'est légitime", estime-t-il, évoquant les nombreuses contrefaçons, la présence de produits importés à la limite de la péremption et la présence d'importateurs fourre-tout "faisant à la fois du BTP et des produits maraîchers".
Selon, lui, ces décisions ne sont pas prises à l'encontre des sociétés françaises et il estime que seront récompensées celles qui joueront un  vrai rôle d'accompagnateur. "C'est une lutte contre les opérateurs opportunistes dans le mauvais sens du terme. Il faut être patient, ceux qui sont droits dans leurs bottes n'ont rien à craindre. Un temps d'adaptation est nécessaire face à ces mesures mais il y aura une carte à jouer pour ceux qui aideront au développement de l'industrie locale".
Le dirigeant de FMI ne nie pas qu'il y a eu "des coups de frein" sur les volumes importés, notamment sur les pommes françaises, et regrette que la soudaineté des décisions destinées à "protéger l'économie algérienne" a donné lieu à de mauvaises interprétations et généré "chez certains opérateurs" un vent de panique. Il souligne cependant qu'elles n'ont pas été prises sans concertation, notamment sur la banane, le premier produit a avoir été contingenté et pour lequel les nouvelles licences ont été attribuées. Il estime que les entreprises européennes, protégées par les accords commerciaux bilatéraux de l'Algérie avec l'UE, seront moins lésées à terme que leurs concurrents asiatiques.

Des opportunités pour les PME françaises

De l'avis de Nordine Brahimi, "cette introspection économique est nécessaire pour savoir quel avenir souhaite l'Algérie, que le pétrole soit à 50 ou à 100 dollars. Le baril ne doit pas être la boussole de l'Algérie".
Prenant comme exemples les secteurs en développement de l'électroménager, du mobilier, de la plasturgie et de l'agriculture, il affirme qu'"il y a des success stories en Algérie et des projets d'investissements très importants, notamment dans des zones industrielles, qui vont profiter aux PME".
Le responsable de FMI Groupe veut voir la nouvelle politique commerciale algérienne comme un début de reprise en main par le pays de son destin économique, à laquelle il aura néanmoins besoin d'associer des partenaires étrangers. "L'Algérie est une université de la patience. Mais le terreau existe et le développement doit se faire avec concours des PME françaises".

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