JEFF : les enjeux fret de la réforme ferroviaire

La conférence d'ouverture de la 6e Journée européenne du fret ferroviaire a posé les enjeux et les freins actuels de la réforme du système ferroviaire en vigueur depuis le 1er janvier. Les pouvoirs publics confirment le déblocage de 60 millions d'euros pour rénover le réseau capillaire et soutenir le transport combiné.
Avec 32 milliards de tonnes-kilomètres contre 52 milliards en 2000, la part du fret ferroviaire dans les transports terrestres est aujourd'hui inférieure à 10 % en France. Pourtant, le baromètre d'Eurogroup, qui sonde depuis trois ans les chargeurs, montre qu'une grande majorité (95 % en 2015) est prête à recourir au rail. Ouverte par Frédéric Saint-Geours, président du Conseil de surveillance de la SNCF, la 6e JEFF a rappelé les causes de ce paradoxe. S'agissant de la baisse de trafic, Jacques Gournon  tempère tout d'abord la tendance globale au motif que "tous les opérateurs créés depuis l'ouverture du mode en 2006 sont en progression". Par rapport aux autres pays européens, le président du groupe Eurotunnel qui compte Europorte parmi ses filiales, critique en revanche "la tradition française privilégiant l'activité voyageurs". Valable pour la circulation des trains, cette priorité vaut également pour la gestion du réseau citant l'exemple des lignes capillaires fret. "Le référentiel appliqué à leur gestion n'est pas adapté au faible trafic traité". Favorable au transfert de ces lignes aux collectivités et acteurs économiques locaux, Jacques Gournon épingle également "le manque de réactivité et de flexibilité dans la gestion des sillons. Quel donneur d'ordre peut produire aujourd'hui un planning sur un an ? En Grande-Bretagne, l'attribution des sillons est beaucoup plus courte".

Commissionnaire, acteur-clé ?

Confirmées par Pascal Bœuf, directeur des achats logistiques Europe de Solvay, ces causes seules ne suffisent pas à expliquer le repli observé selon Sylvie Charles. La directrice en charge du fret ferroviaire et des activités multimodales de SNCF Logistics ajoute "la désindustrialisation de la France" et les contraintes budgétaires imposant des arbitrages financiers. Quant à la "crise des sillons, elle durera encore quelques années". Dans ce contexte, elle confirme la stratégie de SNCF Logistics autour des ports, le combiné et l'international.
Face au manque de lisibilité de l'offre relevé par Eurogroup, Yves Fargues président de l'Union TLF insiste de son côté, sur l'expertise des organisateurs de transport dans le pilotage des chaînes logistiques. "À l'intérieur, il est essentiel que chaque maillon se concentre sur ses métiers".

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