Japon : le déficit commercial atteint une durée inédite

Le déficit commercial du Japon a atteint en septembre une durée inédite de quinze mois consécutifs, a annoncé lundi 21 octobre le ministère des Finances, qui a fait état d'un bond de 64,1 % de ce déséquilibre mensuel sur un an.
Le déficit commercial japonais a atteint le mois dernier 932 milliards de yens (7 milliards d'euros), à cause d'une forte dépréciation du yen qui renchérit les importations. Il s'agit du quinzième mois d'affilée de déficit enregistré par la balance commerciale de l'archipel, une série jamais vue depuis le lancement de cette statistique sous cette forme il y a trente-cinq ans. La valeur des importations a grimpé de 16,5 % bien que leur volume se soit réduit de 2,2 %. La principale raison en est la dépréciation de plus de 25 % subie par le yen depuis l'année dernière face au dollar et à l'euro, en raison de l'assouplissement monétaire décidé par la banque centrale du Japon (BOJ) dans le cadre de la politique économique du dirigeant conservateur Shinzo Abe, redevenu Premier ministre en décembre. Les achats en valeur de téléphones portables et autres équipements de télécommunications depuis l'étranger se sont envolés de 63,5 %, ceux de semi-conducteurs de 59 %. Ces produits sont importés par le Japon depuis les pays asiatiques et notamment la Chine où les groupes nippons les produisent eux-mêmes ou les confient à des tiers, ce qui a entraîné une aggravation du déficit subi par l'archipel vis-à-vis de l'Empire du milieu - son premier fournisseur. Bien que peu changées d'une année sur l'autre, les importations de pétrole, gaz et charbon sont restées en outre très onéreuses, deux ans et demi après la catastrophe de Fukushima qui a entraîné l'arrêt temporaire de tous les réacteurs nucléaires de l'archipel.
"Il est peu probable que des réacteurs nucléaires soient relancés cette année, au vu de l'état de l'opinion" majoritairement méfiante vis-à-vis de l'atome, a expliqué Junko Nishioka, économiste chez RBS Securities, citée par Dow Jones Newswires. "Cela signifie que le Japon restera très dépendant des importations d'énergie, et que la hausse des revenus tirés des exportations grâce à l'affaiblissement du yen ne suffira pas à inverser le déficit commercial", a-t-elle ajouté. Le moindre renchérissement du yen élève en effet les revenus tirés à l'étranger de la vente des produits japonais, une fois les recettes converties en monnaie nippone. En septembre, ce phénomène a contribué à une augmentation de 11,5 % des exportations en valeur, bien qu'elles se soient effritées de 1,9 % en volume. Les ventes à l'étranger de voitures fabriquées au Japon ont notamment rapporté 34 % de plus sur un an, celles de générateurs d'électricité 10 % et celles de produits chimiques 16 %. "Les exportations n'ont pas grimpé autant qu'espéré. Les ventes vers l'Union européenne se sont certes reprises après leur plus bas atteint au moment de la crise d'endettement, mais celles vers les États-Unis et le reste de l'Asie sont restées mitigées", a déclaré Masahiko Hashimoto, économiste à l'Institut de recherche Daiwa. Il a ajouté que le Japon risquait de rester en déficit commercial encore un moment pour "des raisons structurelles" (facture énergétique et yen faible), alors que ce pays était autrefois habitué à de larges excédents soutenus par la puissance de ses industries automobile et électronique, entre autres.

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