Joon "potentiellement dommageable" pour KLM

La filiale à coûts réduits de la compagnie aérienne Air France-KLM pourrait "porter préjudice" à KLM, a indiqué mardi 25 juillet le président du comité d'entreprise néerlandais dans un climat grandissant de méfiance entre les deux partenaires. Air France-KLM a révélé jeudi 20 juillet le nom de sa filiale à coûts réduits, Joon, dont le principe avait été approuvé le 17 juillet par le principal syndicat français des pilotes.
"Joon doit être la solution à tous les problèmes. C'est totalement irréaliste", a déclaré Jan-Willem van Dijk, président du comité d'entreprise de KLM, cité par le quotidien néerlandais de référence "De Volkskrant". Pour lui, Joon, dont les vols seront assurés par des pilotes Air France avec des règles d'utilisation et de rémunération inchangées, est "imprudent économiquement et potentiellement dommageable pour KLM".
"Puisque Air France coupe insuffisamment dans les dépenses, cela retombe sur KLM, qui a pourtant montré des centaines de millions d'améliorations de résultat", a estimé Jan-Willem van Dijk. La direction s'est également engagée à ce qu'Air France rattrape partiellement l'activité perdue ces dernières années au bénéfice de KLM. "La croissance de KLM menace d'être amputée en faveur de celle d'Air France", remarque Jan-Willem van Dijk. "Alors que nous nous en sortons mieux que les Français. Il n'y a aucune raison économique derrière la décision d'avantager Air France."
"Joon n'aura aucun impact sur la croissance de KLM qui demeure une priorité pour le groupe Air France-KLM", a réagi la direction d'Air France-KLM. "L'accord d'équilibre entre le groupe Air France et KLM doit respecter une certaine fourchette en termes de SKO (siège kilomètre offert) et d'heures de vols au sein du groupe Air France-KLM", a expliqué la maison mère. "Avec sa structure de coûts réduits, Joon permettra au groupe Air France de croître plus rapidement et de manière rentable mais également de respecter de nouveau cet accord d'équilibre", a-t-elle poursuivi.
"L'accord social conclu avec les pilotes d'Air France permet un gain global de l'ordre de 40 millions d'euros par an. En complément, un accord visant à limiter la flotte de Joon à 28 avions a également été signé", a ajouté le groupe.

"Une grande méfiance mutuelle entre Air France et KLM"

La semaine dernière, une enquête réalisée par les syndicats franco-néerlandais auprès de cinquante managers de la compagnie aérienne a révélé "une grande méfiance mutuelle" entre Air France et KLM, unis depuis plus de douze ans, d'après l'émission de la radio-télévision publique EenVandaag. Chaque partie accuse l'autre de laisser passer ses propres intérêts avant ceux du groupe. Aux yeux des managers de KLM, l'économie française est une "bombe à retardement". Et pour les directeurs français, les Néerlandais se sentent "super professionnels, super cool et le disent". "Les managers interrogés doutent eux-mêmes qu'Air France-KLM soit en mesure de survivre", a affirmé le syndicaliste Reinier Castelein, cité par EenVandaag.
KLM, qui "comprend les sentiments exprimés et reconnaît les circonstances esquissées dans le rapport", va agir avec Air France et apporter certaines améliorations, a-t-il annoncé. Le quotidien économique néerlandais "Het Financieele Dagblad" fait par ailleurs écho mardi 25 juillet d'un autre différend entre Air France et KLM, concernant le service informatique cette fois, les Néerlandais refusant de transférer différentes activités informatiques à Paris et entraînant des "réactions furieuses" de la part des Français.

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