L’État grimpe au capital de Vergnet

Le Fonds stratégique d'investissement (FSI) a annoncé lundi 3 décembre avoir porté à 38 % sa participation dans Vergnet, en injectant 4,6 millions d'euros, conformément à l'engagement de l’État de voler à la rescousse du petit fabricant français d'éoliennes, en grande difficulté.
L’État grimpe au capital de Vergnet. Autre changement de taille : le fondateur et actuel PDG de l'entreprise basée à Ormes, dans le Loiret, Marc Vergnet, va céder les commandes à un tandem : Jérôme Douat comme président du directoire et Denis Francillard comme président du conseil de surveillance. M. Douat, 47 ans, est un spécialiste de l'énergie notamment passé par Alstom, M. Francillard ayant lui longtemps travaillé comme financier chez Areva.
Figure de la petite industrie éolienne française, Marc Vergnet, 70 ans, restera néanmoins dans l'entreprise : il garde un siège de membre du conseil de surveillance et aura également une mission de conseil auprès de la nouvelle direction, précise le fonds commun de la Caisse des dépôts et de l’État. Ces mesures font suite à un accord financier trouvé en septembre, qui incluait notamment une augmentation de capital, et qui a été validé lors d'une assemblée générale jeudi 29 novembre.

14,7 % pour Nass & Wind

Le FSI, qui investit sous la forme de nouvelles obligations convertibles, détenait 21 % de Vergnet depuis son entrée au capital en 2011. "Après mise en œuvre de cet accord, et avant conversion des obligations convertibles, le FSI détient 38 % du groupe Vergnet". En cas de conversion de ces obligations, le fonds public peut en théorie grimper au-delà de 60 % du capital, mais n'a aucune intention de devenir actionnaire majoritaire, a précisé Thierry Sommelet, directeur d'investissement au FSI. L'actionnaire de longue date, le bureau d'études breton Nass & Wind, détiendra désormais 14,7 %, la famille Vergnet disposant de 11 %, le reste étant flottant.
Selon M. Sommelet, il avait été prévu dès l'entrée au capital du FSI l'an passé que M. Vergnet passe les commandes de son entreprise. "Mais cela s'est effectivement fait à l'occasion de ces accords", a-t-il fait remarquer. Alors que le pionnier français de l'éolien avait alerté cet été sur sa situation financière difficile, l’État avait annoncé qu'il soutiendrait Vergnet, spécialisée dans des éoliennes rétractables adaptées aux zones cycloniques. Le gouvernement, qui affiche le vœu d'une "transition énergétique" pour la France, cherche à relancer les filières françaises, en perte de vitesse. Vergnet, fondée en 1988 et cotée en Bourse, emploie environ 240 personnes, dont la moitié environ dans l'éolien, l'entreprise étant également présente dans le stockage d'énergie et le solaire. Elle a récemment souffert d'un marché éolien globalement difficile, d'un dérapage financier sur un gros contrat en Éthiopie et des perspectives bouchées dans l'Outre-Mer français, en raison entre autres de la loi Littoral qui complique l'implantation de turbines. Selon le FSI, "ces obstacles mettaient en cause la poursuite de l'activité du groupe au dernier trimestre 2012".

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