"L’Île-de-France sera la première bénéficiaire de Seine-Nord Europe"

Avec 3 milliards de tonnes-kilomètres, le bassin de la Seine est à l’origine de près de 50 % du trafic fluvial national. Entretien avec Didier Léandri, président-délégué général du Comité des armateurs fluviaux, sur les enjeux et défis de la voie d’eau pour la région Île-de-France.
Les principaux flux du bassin de la Seine sont les matériaux de construction, les céréales et les conteneurs. Comment évoluent ses trafics ?

La reprise des matériaux de construction et déblais préfigure une progression de cette filière ces prochaines années, portée par les chantiers du Grand Paris. Dans les conteneurs, l’entrée en service, suivie de la montée en puissance du chantier multimodal au Havre, fait oublier son démarrage difficile. Cette filière est toutefois confrontée à une concurrence rude de la route et aucun opérateur fluvial n’y gagne de l’argent. Ce constat souligne le caractère essentiel de l’aide à la pince à défaut d’introduire les externalités de chaque mode dans leur tarification. La principale inquiétude concerne les céréales après une campagne 2016-2017 désastreuse avec une incidence sur l’offre ainsi que sur le niveau des prix du transport fluvial. En parallèle, les filières énergétiques sont en berne, et aucune reprise des trafics rouliers ne pointe à l’horizon.

Quels sont les aménagements à réaliser pour améliorer la fiabilité de la navigation sur l’axe et en prévision de Seine-Nord Europe ?

L’ouverture du port de Longueil-Sainte-Marie, poste avancé en prévision de Seine-Nord Europe, du chantier HTE, bien que perfectible, et la gestion automatique des écluses de la Petite Seine sont des aménagements encourageants. Sur la période 2015-2020, le CPIER Vallée-de-Seine prévoit une capacité d’investissement de 155 millions d’euros, un record. Inscrite dans ce contrat, la priorité est la fiabilisation de l’écluse de Méricourt (50 millions d’euros jusqu’en 2020, NDLR) et le déploiement du Système d’information fluvial (SIF). En prévision de Seine-Nord, trois aménagements doivent être accélérés avant 2024 : Magéo, le tronçon Bray-Nogent et l’accès direct à Port 2000 sous la forme d’une chatière car le chantier HTE ne peut à lui seul répondre en quantité, qualité et prix aux besoins de la logistique fluviale. Ces projets doivent être mis en avant lors de la révision du CPIER à mi-parcours, sachant que le calendrier est serré. Dès leur conception, les professionnels fluviaux doivent être consultés. Une solution équitable doit aussi être trouvée pour les frais de manutention fluviaux dans les ports maritimes.

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