L'UE déplore la relance de la bataille du bœuf aux hormones

Les bonnes relations commerciales avec les États-Unis pourraient virer à l'aigre, a prévenu l'Union européenne, après que Washington a relancé la bataille devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) contre l'UE pour son refus d'importer le bœuf américain aux hormones.
Accusant les Européens de ne pas respecter les engagements pris lors d'un compromis de 2009, les autorités américaines ont menacé le 22 décembre de rétablir les droits de douane qu'elles avaient imposés sur différents produits comme le roquefort, la moutarde et les truffes, relançant une dispute engagée il y a plus de vingt ans.
Cette salve, qui a surpris Bruxelles, intervient alors que les négociations sur un ambitieux accord commercial transatlantique, le TTIP, sont en état de mort clinique depuis la victoire le 8 novembre de Donald Trump, qui s'oppose aux grands traités commerciaux internationaux.
Aux termes du compromis de 2009, les États-Unis avaient levé leurs sanctions et l'UE avait accepté d'importer davantage de viande américaine de "haute qualité", tout en maintenant son veto sur le bœuf aux hormones. Aujourd'hui, l'administration Obama assure que les Européens n'ont pas tenu leurs engagements en important majoritairement de la viande venant d'autres pays que les États-Unis.
"L'UE a entièrement rempli ses obligations, tant dans la lettre que dans l'esprit," a répondu le 23 décembre la Commission européenne. "La fin de cet accord et l'éventuelle application de droits de douane sur les exportations européennes aux États-Unis représenteraient un recul regrettable pour les fortes relations commerciales UE/États-Unis", poursuit-elle.
Tout en affirmant qu'elle "continuera à appliquer" l'accord de 2009, la Commission, qui coordonne la politique commerciale des vingt-huis États membres de l'UE, se dit "prête à écouter l'administration américaine sur les sujets d'inquiétude qu'elle voudrait soulever". Les Européens espéraient que la dispute sur ce sujet particulièrement sensible en France disparaîtrait une bonne fois pour toute grâce au TTIP. Mais avec les discussions sur ce traité au point mort, Washington estime qu'il est temps de reprendre ses actions en matière de commerce.
Pendant les discussions sur le TTIP, les négociateurs européens avaient plusieurs fois martelé que le bœuf américain aux hormones ne bénéficierait pas d'un accès accru au marché de l'UE en cas d'accord.
Le président du syndicat agricole FNSEA, Xavier Beulin, a été pris de court. "C'est une grosse surprise, je pensais que ce dossier là était sinon enterré, soldé, avec l'ouverture des négociations sur le Tafta. On connaît les Américains : l'attaque vaut mieux que la défense, a-t-il réagi. "On est sans doute avec une administration américaine qui tire un peu ses dernières cartouches, assez mécontente de ne pas avoir fait aboutir, d'une part par le vote au Congrès, l'accord Pacifique mais aussi l'avancée de l'accord transatlantique", a estimé le patron du syndicat. Il pense que Washington "use de toutes les "ficelles" pour obtenir quelque chose et présenter un bilan commercial qui soit peut-être un peu meilleur aux yeux des Américains".
Pour Xavier Beulin, plus que l'Europe, c'est la France qui est visée : "Sur la viande bovine, la France est le premier pays producteur en Europe et aussi le premier pays en matière de viande de qualité, donc on est forcément dans le collimateur".

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