L'UE impose à l'Iran un embargo sans précédent

L'embargo pétrolier graduel décidé par les membres de l'UE contre l'Iran est sans précédent. La banque centrale est aussi visée, avec pour but d'assécher le financement de son programme nucléaire.
Le compromis trouvé lundi 23 janvier par les pays de l'Union européenne pour sanctionner l'Iran prévoit une interdiction immédiate de tout nouveau contrat dans le secteur pétrolier avec ce pays pour les États européens. L'annulation des contrats existants interviendra toutefois ultérieurement, au plus tard le 1er juillet, pour permettre aux pays plus dépendants de se retourner. L'Iran vend environ 20 % de son pétrole aux pays de l'UE, notamment à la Grèce, à l'Italie et à l'Espagne. Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Jose Manuel Garcia Margallo, a relevé que son pays faisait là un "très important sacrifice", tout en assurant avoir "trouvé des alternatives". D'autres pays producteurs, dans le Golfe notamment, ont en effet promis de prendre le relais de l'Iran.
Les Grecs, qui obtiennent leur pétrole d'Iran à des conditions très avantageuses, militaient à l'origine pour obtenir un délai d'un an avant de couper les ponts. Alors même que le pays est confronté à une grave crise de sa dette souveraine, la Grèce risque en effet, face à de nouveaux fournisseurs, de devoir fournir des garanties financières que Téhéran ne lui demandait pas. Athènes a fini par lever ses objections en échange de la promesse de ses partenaires européens qu'ils se pencheront à nouveau sur "la question des pays qui importent d'importantes quantités" de pétrole iranien au plus tard en avril.

L'Asie est le premier débouché

Ces sanctions sans précédent "ont pour but de faire en sorte que l'Iran prenne au sérieux notre requête de venir à la table des négociations" sur son programme nucléaire, a souligné la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton. "Téhéran doit changer de manières et prouver que son programme nucléaire n'est pas lié aux armes", a insisté le ministre néerlandais, Uri Rosenthal.
L'essentiel des ventes de pétrole iraniennes est néanmoins réalisé en Asie, où Européens et Américains s'efforcent en parallèle de convaincre des pays comme l'Inde de réduire eux aussi leurs importations. La décision de l'UE "va aussi influencer les actions de nombreuses autres nations", a estimé le Britannique William Hague.
L'embargo pétrolier fait partie d'un paquet plus large de sanctions, incluant un gel des avoirs de la banque centrale iranienne, une interdiction partielle de transactions avec l'institut monétaire, et celle de produire pour son compte des pièces et billets de banque. La banque iranienne Tejarat, qui a des filiales au Royaume-Uni, en France, et en Allemagne, est aussi visée. L'UE élargit en outre l'interdiction d'investissements dans l'industrie pétrochimique, et suspend les ventes d'or ou d'autres métaux précieux et diamants à l'Iran.

Yann OLLIVIER

Actualité

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15