L'adoption du plan stratégique d'Alitalia encore repoussée

La compagnie aérienne italienne Alitalia, en passe de supprimer des centaines d'emplois dans le cadre d'une vaste réorganisation, devrait adopter cette semaine son plan stratégique, un nouveau retard alors que ce plan est attendu depuis des semaines.
L'adoption du plan stratégique d'Alitalia est encore repoussée. Lundi 6 mars, la compagnie avait annoncé que son conseil d'administration approuverait son plan de relance avant la fin de la semaine, mais après une réunion jeudi 9 mars, "l'approbation finale" est finalement "attendue la semaine prochaine".

Trésorerie à sec mi-avril

Le conseil, lors de sa première analyse, a jugé le plan dessiné par le patron d'Alitalia, Cramer Ball, "sérieux et réaliste". Celui-ci a fait l'objet récemment de modifications par le cabinet de consultants Roland Berger. Selon la presse, le plan pourrait prévoir au moins 2.000 suppressions d'emplois sur les 12.000 que compte la compagnie, ainsi qu'une réduction de quelque 30 % des rémunérations.
Alitalia accumule les pertes depuis des années. Malgré l'entrée de la compagnie émiratie Etihad à son capital en 2014, à hauteur de 49 %, et malgré les fonds injectés par cette dernière, elle n'est pas parvenue à redresser la barre. Alors que la compagnie visait un retour à l'équilibre en 2016 et aux bénéfices en 2017, sa perte s'est élevée à 460 millions d'euros l'an passé et devrait encore atteindre plusieurs centaines de millions cette année.
Des tensions règnent entre Cramer Ball et les banques actionnaires UniCredit et Intesa Sanpaolo, qui ont réclamé des coupes plus importantes que ce qui était prévu initialement. La situation presse, la compagnie ayant besoin d'argent frais rapidement, alors que sa trésorerie devrait être à sec au plus tard mi-avril.
D'après la presse, les banques souhaitaient le remplacement de Cramer Ball, mais celui-ci est défendu par Etihad. Il pourrait se voir adjoindre un président exécutif en la personne de Luigi Gubitosi, un ancien patron de la télévision publique Rai et de l'opérateur télécom Wind, qui viendrait remplacer l'actuel président, Luca Cordero di Montezemolo.
Sans donner de détails, Alitalia avait indiqué en décembre que le plan comporterait des "changements radicaux" : réduction des coûts via les salaires et la baisse des effectifs, développement du réseau long-courrier, ré-examen des accords commerciaux et approfondissement des partenariats existants.
Pour les pilotes et assistants de vol du syndicat Anpac, Alitalia n'aura "pas d'avenir sans une réelle discontinuité et un plan industriel crédible". Opposés à "une euthanasie de l'entreprise", ils se sont dit "prêts à soutenir les actionnaires dans un projet crédible et participatif".
"Baisser les coûts en réduisant les vols et en attaquant de façon injustifiée le personnel navigant n'apportera jamais les bénéfices théoriques attendus par les actionnaires", ont-il insisté, rappelant qu'il s'agissait de la troisième tentative de sauvetage de l'entreprise en moins de huit ans.

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