L'industrie aéronautique fait la preuve de sa santé éclatante au Bourget

L'industrie aéronautique a fait la preuve de sa santé éclatante à l'occasion du salon du Bourget, avec une nouvelle moisson de commandes au profit des avionneurs, mais aussi des motoristes qui profitent de l'engouement des compagnies pour les A320 Neo et 737 Max.
Boeing est arrivé loin devant son concurrent européen Airbus, une première depuis 2012. Au quatrième jour du salon, qui a clôturé jeudi 22 juin la partie commerciale avant l'ouverture au public vendredi 23 juin, le géant de Seattle avait engrangé 571 commandes et engagements d'achats d'avions commerciaux pour une valeur de 74,8 milliards de dollars. Airbus a de son côté enregistré, pendant le salon, 326 commandes d'avions pour un montant au prix catalogue de 39,7 milliards de dollars.
Le constructeur européen a concédé sa défaite par la voix de son directeur commercial, John Leahy, peu habitué à ce genre d'exercice. "Est-ce-que nous reconnaissons que Boeing a vendu quelques avions de plus que nous ? Oui", a-t-il déclaré. "Boeing a fait le show", a confirmé un industriel du secteur.

"Paris 2017 a été un salon formidable"

John Leahy, qui a présenté le bilan d'Airbus avant celui de Boeing et ne disposait pas des dernières annonces de son concurrent américain, a assuré pourtant qu'en termes de commandes nettes, les deux concurrents étaient à égalité. "Nous avons eu 42 % du marché et eux le reste. En termes de commandes fermes, nous avons été à 50-50", a-t-il déclaré.
"Paris 2017 a été un salon formidable", s'est félicité Ihssane Mounir, le vice-président des ventes et du marketing de Boeing. "Probablement l'un des plus actifs", a-t-il ajouté.
Le géant américain a surtout fait carton plein pour le 737 Max 10, la version allongée de son moyen-courrier remotorisé et plus économe en carburant, dont le lancement a été annoncé au premier jour du salon. Il doit concurrencer l'A321 Neo, qui a permis à Airbus de détenir 60 % des parts de marché du moyen-courrier. "Le Max 10 a volé la vedette", s'est réjoui Ihssane Mounir. Boeing a engrangé 361 commandes de l'appareil de la part de 16 clients, dont 147 nouvelles commandes, le reste étant des conversions.
John Leahy s'est malgré tout félicité du bilan commercial d'Airbus. "Notre succès commercial cette semaine porte notre carnet de commandes à un nouveau record de plus de 6.800 avions", a-t-il souligné. Le segment des moyen-courriers est le principal bénéficiaire de la vitalité du marché, alors qu'Airbus et Boeing tablent sur un doublement de la flotte d'avions dans le monde d'ici vingt ans. Selon Boeing, le besoin en moyen-courriers d'ici 2036 s'élèvera à 29.530 nouveaux appareils.
Cette demande est portée par la croissance du trafic dans le monde, et notamment les compagnies low-cost, qui exploitent principalement des appareils comme le 737 Max de Boeing ou l'A320 Neo d'Airbus. Ces avions sont des versions remotorisées des monocouloirs des deux avionneurs, qui ont bénéficié d'améliorations avec de nouveaux moteurs qui permettent de réduire d'environ 15 % leur consommation en carburant.
Outre les avionneurs, les motoristes ont aussi largement profité de la bonne santé de ce segment de marché. CFM International, la filiale moteurs d'avions de General Electric et Safran, a reçu 1.658 commandes de moteurs Leap et CFM56, pour un montant de 27,3 milliards de dollars, lors du salon. Les moteurs Leap équipent plus de la moitié des A320 Neo et la totalité des 737 Max. C'est également le moteur choisi par le chinois Comac pour équiper son nouvel avion, le C919, destiné à concurrencer les géants américain et européen.
"C'est un bon cru pour nous", s'est félicité Olivier Andriès, patron de Safran Aircraft Engines. "Nous avons fait deux fois le Bourget 2015 en volume de moteurs". Pour le seul Leap, le motoriste a enregistré 2.850 commandes depuis le 1er janvier, ce qui porte à 14.000 le nombre de moteurs de nouvelle génération en carnet de commandes. L'édition 2015 du Bourget avait engrangé pour 130 milliards de dollars de commandes.
Enfin, côté spatial, Airbus Safran Launchers (ASL) a signé avec l'Agence spatiale européenne un premier contrat pour le développement du futur moteur Prometheus, un démonstrateur pour le développement de moteurs réutilisables pour les lanceurs européens à partir de 2030.

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