L'usine Yara à Pardies fermera fin 2018

Les salariés de Yara à Pardies (Pyrénées-Atlantiques), près de Pau, ont entamé mercredi 8 mars une grève massivement suivie, selon une source syndicale, pour protester contre la fermeture de leur usine, annoncée pour fin 2018 par le groupe norvégien d'engrais. "Yara France a présenté aux représentants du personnel de l'entreprise un projet d'arrêt des productions industrielles réalisées sur le site de Pardies (...) au dernier trimestre 2018", a confirmé mercredi la filiale française du groupe norvégien. Le groupe a justifié cette décision par de "multiples difficultés" économiques pour l'usine, évoquant "un marché qui se contracte" pour ses principales productions (acide nitrique et nitrates), des "clients industriels qui ont stoppé" certaines activités, "des phénomènes de surcapacité", et enfin "une concurrence accrue entraînant de fortes pressions à la baisse des prix". "Ces phénomènes se sont sensiblement amplifiés au cours des deux dernières années" et malgré des efforts de redressement, l'usine a subi une "perte cumulée de 9 millions d'euros sur les trois dernières années", argumente Yara, selon qui les "prévisions montrent qu'il n'y a pas de réelles perspectives pour l'avenir du site". Les syndicats ont rejeté en bloc ces arguments. "Le site ne serait pas rentable. On nous annonce des pertes considérables à l'horizon 2021", mais la direction n'est "même pas capable de donner des chiffres pour l'année prochaine" en invoquant "un marché très instable", a indiqué Jean-François Derolez, élu CGT et représentant au CCE.
"En fait, je pense que c'est une offrande de la France à la Norvège ! La direction norvégienne (du groupe) pratique le protectionnisme", a accusé l'élu CGT, selon qui une centaine de salariés risquent de perdre leur emploi. À l'issue d'une assemblée générale tôt mercredi matin, les syndicats de l'usine ont lancé un mouvement de grève pour 24 heures, reconductible et suivi quasiment à 100 %, a-t-il ajouté. La direction précise de son côté qu'elle va s'efforcer de trouver un repreneur. Si cette recherche "ne devait pas aboutir, des solutions d'accompagnement seraient mises en œuvre pour trouver une solution d'avenir pour les 85 salariés du site", dit-elle, assurant vouloir favoriser dans ce cas "la mobilité professionnelle ou géographique, ainsi que la réalisation de projets personnels ou professionnels". Yara emploie au total 700 personnes en France sur quatre sites : Montoir-de-Bretagne en Loire-Atlantique, Ambès en Gironde, Le Havre en Seine-Maritime et Pardies. Le site béarnais produit du nitrate d'ammonium, avec une capacité maximale de 80.000 tonnes par an, selon Jean-François Derolez. Le fabricant norvégien d'engrais minéraux a présenté le mois dernier des résultats 2016 décevants, et même dans le rouge sur le dernier trimestre, pâtissant d'une baisse prononcée des prix de ses produits phare. Pour doper sa rentabilité, Yara International a mis en place un programme d'économies visant à améliorer d'au moins 500 millions de dollars ses bénéfices avant impôts (Ebitda) à l'horizon 2020, dont 150 millions dès cette année.

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