La Commission européenne propose de renforcer l'union douanière avec la Turquie

Bruxelles a prôné un élargissement des accords douaniers entre l'Union européenne et la Turquie, à l'heure où les négociations d'adhésion du pays à l'UE semblent bloquées.
La Commission européenne a proposé le 21 décembre de faire avancer la coopération entre l'UE et la Turquie en matière de commerce et de droits de douane.
Il s'agirait d'élargir aux secteurs de l'agriculture, des services et des marchés publics l'accord dit d'"union douanière" en vigueur depuis 1996 entre Ankara et l'UE. L'exécutif européen a précisé avoir sollicité un mandat des vingt-huit pays de l'UE pour pouvoir engager des négociations en ce sens, un geste salué par la Turquie.
"Améliorer l'union douanière bénéficiera énormément aux deux parties", a réagi dans un tweet la Représentation permanente de la Turquie auprès de l'UE. Elle a souligné avoir "hâte" que le Conseil de l'UE, représentant les États membres, délivre ce mandat de négociation.
Pour l'instant, l'union douanière se limite au secteur des biens industriels que s'échangent les deux blocs et, dans l'agriculture, au marché des produits transformés. Les États membres de l'UE avaient déjà mandaté la Commission en novembre 1996 pour élargir le champ d'application aux services et aux marchés publics, mais sans succès à l'arrivée. Les négociations avec la Turquie avaient été suspendues en 2002.
Pour justifier cette nouvelle tentative, Bruxelles met en avant "des bénéfices économiques substantiels pour les deux partenaires", rappelant que la Turquie est le cinquième partenaire commercial de l'UE, et l'Union le premier pour Ankara.

140 milliards d'euros échangés

L'UE et la Turquie s'échangent des biens pour un montant annuel estimé actuellement à 140 milliards d'euros, plus de quatre fois le montant d'il y a vingt ans, fait valoir l'exécutif européen, soulignant que l'UE enregistre un excédent commercial de 17 milliards.
Cette proposition de la Commission intervient alors que l'UE et Ankara entretiennent des relations tendues, surtout depuis le coup d’État avorté du 15 juillet en Turquie et la répression qui a suivi.
La Turquie ne remplit toujours pas tous les critères qui justifieraient aux yeux de l'UE l'exemption de visas Schengen pour ses ressortissants, alors que le pacte migratoire UE-Turquie conclu en mars prévoyait d'accélérer ce processus de libéralisation.
Par ailleurs le Parlement européen a voté le 24 novembre une résolution – non contraignante – demandant le "gel provisoire" des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, ce que le président turc Recep Tayyip Erdogan a vivement dénoncé, brandissant la menace de laisser passer à nouveau les migrants vers l'Europe.
La grande majorité des pays membres de l'UE se sont prononcés contre un tel "gel", mais "dans les circonstances actuelles, l'ouverture de nouveaux chapitres" dans les négociations d'adhésion "n'est pas envisagée", a souligné le 13 décembre la présidence du Conseil de l'UE.

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