La France risque de manquer la croissance africaine

La France, qui perd des parts de marché en Afrique, pourrait "manquer le bateau" de la croissance de ce continent où affluent les investissements d'entreprises de Chine, d'Inde ou du Brésil.
Lors d'un forum franco-africain à Paris mercredi 4 décembre, devant 560 entrepreneurs africains et français, la ministre française du Commerce extérieur, Nicole Bricq a admis que "l'Afrique était éveillée et que nous devons nous réveiller". "Notre part de marché diminue nettement dans les pays d'Afrique francophone, où elle a été divisée par deux en vingt ans, passant de 31 % à 13 % en Côte d'Ivoire ou encore de 36 % à 14 % au Cameroun par exemple", a-t-elle déploré. "Et, en parallèle, nos parts de marché dans les pays africains anglophones peinent à décoller". Au Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique, cette part n'est que de 3,6 %, a-t-elle noté. Ce chiffre est de 8,2 % pour les États-Unis, 4,3 % pour le Royaume Uni et 18,5% pour la Chine, selon le Direction générale du Trésor.
Reconnaissant la perte de parts de marchés de la France, François Hollande a annoncé comme objectif de doubler les échanges avec l'Afrique "dans les deux sens, exportations et importations", en clôturant ce forum organisé par le Medef et Bercy à l'avant-veille de l'ouverture à Paris du Sommet de l'Élysée pour la paix et la sécurité en Afrique, qui réunira près de quarante dirigeants du continent. Évoquant un rapport de l'ancien ministre français des Affaires étrangères, Hubert Védrine, publié à cette occasion, le président Hollande a souligné que "ses conclusions étaient claires : si nous ne regardons que l'intérêt de la France, nous pouvons évaluer à 200.000 le nombre d'emplois en France qui pourraient être créés en cinq ans si nous doublions nos exportations vers le continent africain".
"L'Afrique n'est pas, ne peut pas être le récipiendaire de notre aide au développement, ni le terrain gardé de situations acquises, qui en réalité ne le sont plus", a déclaré le ministre de l'Économie, Pierre Moscovici, à l'ouverture du forum. Il a appelé à l'ouverture entre les pays d'Afrique et la France d'un "agenda commun construit évidemment autour des entreprises". "Selon certaines estimations, le secteur privé est le moteur de la croissance du continent, il contribuerait à près de 80 % du PIB et créerait environ 90 % de tous les emplois", a pour sa part déclaré le président ivoirien, Alassane Ouattara.

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