La Libye déclare la guerre à la contrebande d’hydrocarbures

Le gouvernement d'union nationale libyen (GNA), reconnu par la communauté internationale, a annoncé avoir déclaré la guerre à la contrebande des hydrocarbures, un fléau qui mine l'économie de ce pays pétrolier en proie à l'insécurité et au chaos, a indiqué dimanche 9 avril un responsable. À moins d'un euro les 20 litres à la pompe, le carburant, fortement subventionné par l'État, coûte moins cher en Libye que l'eau minérale, faisant de la contrebande vers des pays voisins un trafic très lucratif. Il est acheminé par les trafiquants en camion-citernes vers les pays frontaliers comme la Tunisie à l'ouest ou vers le Niger, le Tchad et le Soudan et par navires vers les côtes européennes, notamment vers Malte. "L'opération, lancée sur instruction du GNA, ne cessera tant qu'elle n'a pas atteint ses objectifs et présenté les criminels à la justice", a déclaré Milad al-Hejrissi, président d'un "Comité de crise du carburant et du gaz". L'opération baptisée "Tempête de la Méditerranée" vise à "lutter contre le trafic de carburants qui sévit au large des côtes libyennes", a indiqué l'agence de presse libyenne (Lana) citant ce responsable. Des dizaines d'embarcations ont été arraisonnées et leurs équipages sont interrogés, a-t-il précisé. "Il s'agit de traquer et d'appréhender ces gangs qui exploitent le subventionnement de carburants importés pour les vendre illégalement dans d'autres pays", a-t-il indiqué, annonçant une prochaine opération qui visera "tous ceux qui ont trahi le peuple libyen".
De grandes quantités de carburant ont été également saisies ces derniers jours près des frontières avec la Tunisie, dont la région Sud vit essentiellement du trafic transfrontalier. Sont visés par l'opération du GNA les sociétés de distribution, les gérants des stations-service, même "certains responsables de Brega Oil", principale compagnie publique de distribution qui commercialise les dérivés du pétrole dans le pays, a expliqué Milad al-Hejrissi. Déchirée par des luttes de pouvoir et en proie à une insécurité chronique depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est dirigée par deux autorités rivales : le GNA à Tripoli et un gouvernement basé dans l'Est du pays. D’importantes zones demeurent hors du contrôle du GNA où des milices incontrôlables profitent du chaos pour monter des réseaux de trafics en tout genre : immigration clandestine, carburant, drogue et armes.

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