Vouée au seul redressement judiciaire par le gouvernement, la SNCM s'est finalement ménagé un espoir de survie jusqu'à la fin de l'année au terme de trois jours d'intenses négociations entre syndicats et actionnaires, débouchant sur la reprise du trafic après dix-sept jours de grève.
À la SNCM, les deux premiers des huit navires immobilisés par la grève entamée le 24 juin ont repris la mer jeudi 10 juillet depuis Marseille, l'un pour Alger, l'autre pour Bastia. La totalité du service était rétabli vendredi 11 juillet. Il était temps pour la Corse, dont les acteurs économiques n'ont eu de cesse de dénoncer "la situation dramatique" dans laquelle les plaçait la grève, qui commençait à perturber l'approvisionnement de l'île. De colère, ils avaient mis à sac mercredi 9 juillet le siège de la SNCM à Bastia, avant d'être reçus jeudi 10 juillet par le Premier ministre, Manuel Valls, qui leur a promis l'étalement et la suppression de charges patronales. Il était temps, aussi et surtout, pour la SNCM. La haute saison touristique vient de débuter. La compagnie y réalise plus de la moitié de son chiffre d'affaires et ce conflit a grevé ses comptes, déjà lourdement déficitaires de plusieurs millions d'euros.