La chimie française réclame des prix du gaz nord-sud identiques

Les industriels français du secteur de la chimie ont demandé aux pouvoirs publics d'agir d'"extrême urgence" pour réduire l'écart des prix du gaz défavorable au sud de la France, qui menace "à court terme" plusieurs sites.

L'Union des industries chimiques (UIC) a interpellé l'État sur la différence de prix du gaz selon les régions françaises. La fédération professionnelle a notamment demandé la fusion des zones tarifaires nord et sud dès octobre 2014, sans attendre 2018 comme envisagé actuellement par le régulateur. Elle suggère également "le lancement immédiat" des travaux de construction des nouveaux gazoducs "Val de Saône" et "Gascogne-Midi" qui permettraient de mieux approvisionner la zone sud. Enfin, elle demande la prise d'un décret prévoyant une obligation "transitoire" jusqu'en 2018, d'importer physiquement dans les terminaux méthaniers français le gaz naturel liquéfié (GNL) permettant le "rééquilibrage physique" du marché dans le sud de la France.

Une conséquence de Fukushima

L'écart des prix du gaz sur les marché de gros entre le nord et le sud de la France est un des autres effets indésirables de la catastrophe de Fukushima. Du fait des importations massives de GNL du Japon (du fait de l'arrêt de son parc nucléaire) et de la forte demande générale en Asie, les cargaisons des méthaniers se détournent de l'Europe, devenue moins lucrative. Or, si le nord de la France est essentiellement alimenté par les gazoducs faisant transiter du gaz norvégien, néerlandais ou russe, le sud dépend lui plus fortement du GNL.
Le GNL filant vers l'Asie, la zone sud "est donc aujourd'hui approvisionnée très majoritairement par le réseau du nord qui n'a pas été conçu pour cela et est donc congestionné en permanence", soulignait l'UIC le 7 mars. Un phénomène aggravé par le fait que l'Espagne dépend aussi beaucoup du GNL et utilise également autant que possible les gazoducs terrestres traversant la France. Selon l'UIC, la mise aux enchères anticipées de capacités de transport nord-sud par la Commission de Régulation de l'Énergie (CRE), qui est en cours depuis le 3 mars, s'avère "inefficace". Selon l'UIC, elle contribue en pratique "à une accélération de la distorsion nord-sud au lieu de la réduire". Une réunion "d'urgence", en présence du ministre de l'Énergie Philippe Martin, s'est tenue le 27 février, selon l'UIC.

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