La gare du Nord s'offre une cure de jouvence pour ses 150 ans

La gare du Nord à Paris, la plus grande d'Europe, s'offre un lifting pour son 150e anniversaire, avec des travaux démarrés fin 2013 et qui dureront quatre ans, pour près de 50 millions d'euros.
Première étape, la gare va être astiquée du sol au plafond. Les verrières de la façade historique vont être nettoyées, les passerelles en bois poncées, les murs et poteaux repeints... Destination Lille, Compiègne, Arras, Londres et Bruxelles. Mais aussi l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, Pontoise, le Parc des expositions de Villepinte ou encore Saint-Denis : on est loin du tout premier "embarcadère du chemin de fer du Nord", inauguré en 1846, et qui ne comptait que deux voies, une pour les arrivées et une pour les départs. Rapidement trop petit, il avait été démonté puis réinstallé à Lille, pour devenir l'actuelle gare de Lille-Flandres. Pour le remplacer, l'actuelle gare du Nord et ses huit voies, dessinée par l'architecte Jacques-Ignace Hittorff, a été inaugurée en avril 1864, à une époque où Paris ne compte qu'une seule autre gare, Saint-Lazare. Dix ans après sa construction, la gare du Nord compte 6 millions de voyageurs et 10 millions à la fin du siècle. 150 ans plus tard, désormais inscrite à l'inventaire des monuments historiques, elle accueille 650.000 voyageurs quotidiens, soit 185 millions par an - le principal vecteur de trafic étant le RER. Elle a grand besoin de cette nouvelle jeunesse, pour se préparer à accueillir quelque 220 millions de passagers annuels d'ici 2020.

"Ranger la gare"

"La gare du Nord poursuit sa mutation. Après le ravalement de sa façade en 2011, elle va à nouveau connaître une étape importante de transformation", souligne Rachel Picard, directrice de la branche Gares et connexions de la SNCF. La compagnie ferroviaire veut "ranger la gare", y améliorer la circulation des voyageurs. L'espace qui fait face aux quais des trains grandes lignes sera dégagé, notamment en reculant les guichets. L'imposant tableau des départs et des arrivées, sous lequel se massent les voyageurs pour savoir vers quel quai se diriger, provoquant des bouchons, sera démonté, et plusieurs écrans plats installés pour le remplacer. Le commissariat de la gare va être déplacé et agrandi, une brasserie va être installée entre la gare historique et la verrière, inaugurée en 2001. Et un centre d'affaires est en construction, "pour valoriser les espaces vacants", a expliqué le directeur de projet Paris Nord, Patrick Mignot.

L'Eurostar se déploie

Le terminal transmanche, duquel partent les trains Eurostar à destination de Londres, sera redimensionné, pour s'adapter à la croissance prévue du trafic, avec l'arrivée de trains à capacité plus élevée en 2016. Et au sous-sol, la gare RER, mise en service en 1981 et qui est toujours dans ses habits d'époque, va troquer l'orange de ses murs contre du blanc : "C'est aujourd'hui un peu sombre, il s'agit pour nous de générer un sentiment de sécurité", ajoute Patrick Mignot. De nouveaux magasins et enseignes commerciales feront leur arrivée. Pour autant, le modèle de la gare Saint-Lazare, dans laquelle un centre commercial a vu le jour, ne devrait pas être dupliqué, car "la configuration de la gare du Nord ne s'y prête pas", selon Patrick Mignot. Le tout pour 48 millions d'euros, financés aux trois quarts par la SNCF, via sa branche Gares et Connexions, à hauteur d'un quart par la société Sam, filiale de la SNCF et du groupe immobilier Altarea Cogedim, qui gère les commerces présents dans la gare. Et en parallèle, la mairie de Paris et la mairie du 10e arrondissement mènent, avec la SNCF, une réflexion pour réorganiser le trafic automobile aux abords de la gare.

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