La justice prononce la liquidation de la raffinerie Petroplus

La justice a prononcé mardi 16 octobre la liquidation de la raffinerie Petroplus qui emploie 470 personnes à Petit-Couronne (Seine-Maritime) malgré deux offres de reprise, déclenchant la colère des salariés, mais elle a laissé à de nouveaux repreneurs la possibilité de se manifester jusqu'au 5 novembre.
La justice a prononcé la liquidation de la raffinerie Petroplus. "Aujourd'hui, c'est 2.000 familles qui ont perdu leur emploi (sous-traitants inclus). On nous a lâchés", a estimé Yvon Scornet, porte-parole de l'intersyndicale CGT-CFDT-CFE/CGC après une audience à huis clos de trois heures et demie à Rouen, dénonçant un "massacre". Les juges ont rejeté mardi matin les deux offres de reprises qui leur avaient été présentées, celle de NetOil, dont le siège est à Dubaï, et dont M. Scornet a regretté le rejet, et celle d'Alafandi Petroleum Group (APG), basé à Hong Kong. "Il faut qu'on sauve cette usine. On n'a pas le droit de la fermer. Je préfère mourir. Ça fait des mois qu'on y travaille tous les jours. On a pris une centaine de contacts depuis le début", a poursuivi le syndicaliste d'une voie étranglée, entre volonté d'y croire encore et désespoir, devant quelque 200 personnes.
Le tribunal de commerce "a décidé la liquidation avec poursuite d'activité de deux mois, pour les besoins de la liquidation, la mise en sécurité du site, on ne ferme pas une raffinerie du jour au lendemain", selon l'avocat des salariés, Me Jean-Marie Valentin. "Le tribunal a estimé que NetOil n'avait pas démontré ses capacités financières. Quant à APG, il n'y avait rien" dans cette offre, a ajouté Me Valentin. Les juges ont aussi permis à d'éventuels repreneurs de se "faire connaître avant le 5 novembre", selon Me Valentin.

"Nationalisation"

Nombre de manifestants devant le tribunal ont exprimé leur colère voire insulté les juges et le gouvernement. Certains menaçaient d'aller bloquer un dépôt de carburants. D'autres lançaient : "Que le tribunal sorte" ou "nationalisation". Une nationalisation demandée par Emmanuel Maurel, candidat au poste de premier secrétaire du PS face à Harlem Désir. De son côté, le gouvernement, via le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a assuré mardi qu'il poursuivrait "ses efforts" en vue d'une reprise de la raffinerie. "Il est parfaitement inacceptable que ce soit les tribunaux de commerce qui décident de l'avenir de nos industries", a déclaré Éric Corbeaux, responsable des luttes au PCF. Le Parti de gauche a demandé "au gouvernement d'intervenir pour que la reprise et le redémarrage de Petroplus se fassent". Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte ouvrière, a déclaré pour sa part que "ce sont les salariés qu'on liquide". "Celui qui nous a jetés à la rue c'est Shell. Il s'en tire bien. Il économise les 200 à 260 millions que coûterait une dépollution du site", a ajouté Jean-Luc Brouté, un autre syndicaliste CGT, devant le tribunal. Shell a été propriétaire de la raffinerie, basée près de Rouen, de sa création en 1929, à sa vente à Petroplus en 2008. Le groupe suisse a annoncé des restructurations il y a un an, puis sa mise en vente en janvier dernier.

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