La nouvelle compagnie d'Air France : pilotes mitigés, hôtesses et stewards hostiles

Les syndicats d'Air France ont réservé jeudi 3 novembre un accueil mitigé à la création annoncée pour 2017 d'une compagnie, les pilotes étant partagés sur son compte tandis que les hôtesses et stewards ont exprimé leur franche hostilité. La filiale du groupe Air France, positionnée sur le moyen et long-courrier, "s'appuiera sur des pilotes d'Air France volontaires, avec des règles d'utilisation et de rémunération adaptées" et un personnel navigant commercial (PNC) recruté en externe, afin de se mettre "au niveau de coûts du marché", précise la direction dans un message aux salariés.
Le syndicat de pilotes majoritaire à Air France, le SNPL, s'est "réjoui" d'avoir trouvé en Jean-Marc Janaillac, le PDG d'Air France-KLM à l'origine du projet, "quelqu'un avec une stratégie" qui repose sur "des idées plutôt ambitieuses". Néanmoins, il convient d'éviter de "créer un nouveau groupe de pilotes" au sein de la maison mère et de veiller à "ne pas exclure" du plan certaines catégories du personnel comme les PNC, met en garde Véronique Damon (SNPL). Le deuxième syndicat de pilotes, le Spaf, s'est lui déclaré "déçu" car "la croissance doit se faire par l'intermédiaire d'Air France, et non pas à travers une énième compagnie sortie du chapeau". La nouvelle entité ne doit être "en aucun cas un outil de cannibalisation" de la compagnie historique, a prévenu la CFDT, satisfaite néanmoins de constater que le projet stratégique "ne s'accompagne pas de suppressions d'emplois".
Les syndicats d'hôtesses et stewards ont en revanche vivement réagi aux annonces de Jean-Marc Janaillac, l'Unac s'inquiétant que les personnels de cabine soient "les grands perdants de ce projet". "En créant une entité similaire, opérant sur un même segment de marché, à coûts moindres, notre premier concurrent sera notre nouvelle filiale", écrit le syndicat. C'est "la mort annoncée" de la compagnie historique, renchérit sa présidente, Flore Arrighi. "C'est la double peine" pour les PNC, s'étrangle Christophe Pillet du SNPNC-FO, puisque le projet prévoit de recruter "à moindre coût" et "à l'extérieur" du groupe, et exige "des efforts de nouveau pour les personnels en place". Son syndicat redoute que la nouvelle entité - une "low-cost PNC" - ne soit "un moyen de contourner les syndicats à Air France et d'aspirer petit à petit l'activité d'Air France".

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