Le CE de l'aéroport de Toulouse rejette la privatisation

Les élus du Comité d'entreprise (CE) de l'aéroport de Toulouse-Blagnac se sont unanimement prononcés lundi 16 février contre sa privatisation, en reprochant à l’État "l'opacité" du processus de vente de 49,9 % du capital au consortium chinois Symbiose. L'avis des sept élus du CE n'est cependant que consultatif. Le gouvernement a choisi le 4 décembre d'attribuer au groupe chinois 49,9 % de la société d'exploitation de l'aéroport de Toulouse. Réunis en comité d'entreprise, les sept représentants des salariés de l'aéroport (4 CFDT, 2 Unsa, 1 CFE/CGC) ont prononcé "à l’unanimité un avis défavorable à ce transfert au secteur privé d'une participation majoritaire au capital" de l'aéroport. Ils ont souligné que leur avis ne concernait pas le projet industriel de Symbiose mais le processus de privatisation mené, selon eux, "par l'État dans des conditions d’opacité singulières". "On est quand même en train de vendre une société de service public mais, depuis le début, on nous impose la confidentialité à tous les niveaux, ce qui fait qu'on n'a jamais eu connaissance des avis, ni même du contenu des offres et encore moins des projets de pacte d'actionnaires, ce qui n'est pas de nature à nous donner confiance", a dit le secrétaire du CE, Patrick Fabriès (CFDT).
Selon lui, "le CE a fait réaliser une expertise qui a une fois de plus démontré que la situation économique de l'aéroport était tout à fait saine, avec une bonne gestion et des perspectives de croissance réalistes. Mais l’État nous amène sur le terrain d'une opération commerciale ambitieuse qui change la donne et peut générer des risques au niveau social, pour l'emploi et les conditions de travail". Pour Patrick Fabriès, "il est politiquement correct de dire que ce n'est pas une privatisation mais, au vu du cahier des charges, on sait que l’État s'est engagé à donner le contrôle au nouvel acquéreur". Cependant l'avis consultatif du CE ne devrait pas "faire bouger les lignes au niveau de l’État", a admis le représentant des salariés. "Nous ne doutons pas que ce projet de cession va aboutir. Tout le monde est dans les starting-blocks", a-t-il dit, tout en avertissant que le CE serait "extrêmement vigilant dans les mois à venir sur toutes les éventuelles modifications d'organisation".
La privatisation de 49,99 % de l'aéroport de Toulouse-Blagnac sera effective "en mars", avait indiqué en janvier son président, Jean-Michel Vernhes. L’État conservera 10,01 % du capital, les collectivités locales 40 %. Les repreneurs chinois voudraient faire passer le trafic aérien de 7,5 millions de passagers en 2013 à 18 millions en 2046, ce qui suscite une vive opposition locale, notamment des riverains redoutant l'augmentation des nuisances.
Le 30 décembre, le juge des référés du Conseil d’État avait rejeté la demande de suspension de la "privatisation", formulée par des élus de la gauche alternative toulousaine et une association de riverains, en concluant qu'"aucun doute sérieux" n'entachait en l'état "la légalité de cette décision administrative". L'avocat des opposants, Me Christophe Leguevaques, a demandé lundi 16 février au gouvernement de prendre en compte l'avis défavorable du CE et d'"annuler une procédure viciée par un défaut de transparence de plus en plus suspect". Le collectif unitaire contre la privatisation de la gestion de l’aéroport, présidée par Chantal Beer-Demander, a interpellé le ministre de l'Économie en disant : "après le vote négatif du CE, Emmanuel Macron, il est encore temps d'arrêter !"

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