Le Cluster logistique Rhône-Alpes expérimente un CDU à Annecy

Lancée par le Cluster logistique Rhône-Alpes comme un projet environnemental, l’expérimentation d’un Centre de distribution urbaine à Annecy a rapidement pris un cap plus résolument économique, plus porteur, sans négliger les évidentes questions environnementales et sociétales. Bilan après 33 mois de travail.
Annecy à fort attrait touristique mais terriblement engorgée. La circulation y est de plus en plus problématique sur des voies de plus en plus étroites et de plus en plus piétonnes. Cette ville compterait 70 jours par an de dépassement des seuils de pollution.
La société Interface Transport a rejoint en 2012 le consortium constitué par le Cluster logistique Rhône-Alpes, la société Pure, Tri-Vallées (collecte et recyclage des déchets DEEE) et Renault Trucks.
Plus de 1.300 mouvements par jour sont réalisés en tournée pour compte d’autrui dans le périmètre intra boulevard dont 51 % effectués par des 3,5 tonnes et moins et 1.460 positions (arrêts véhicules) ont été identifiées par plusieurs enquêtes-comptages et études. Un business plan a été monté et un dossier a été présenté à la Commission européenne qui finance le projet à hauteur de 50 % dans le cadre du programme Life+, le solde étant assuré sur les fonds propres du cluster et de ses partenaires. Le Conseil régional est absent du tour de table. En tous les cas, au 30 juin, le "CDU Pure" va devoir vivre sa propre vie et chercher des chemins de croissance.
La SAS Pure occupe 500 m2 situés à Seynod, tout près d’Annecy et la flotte de trois véhicules devrait s’étoffer. "La société Pure compte cinq actionnaires que sont Pure, dirigée par Laurent Bastian, pour 30 %,  Agys (holding de Citylogistics) pour 30 %,  les Transports isérois Ectra pour 30 %, Tri-Vallées pour  8 % et Ecolocolis pour 2 %" , précise Olivier Billard, directeur du cluster.

Des solutions émergent des expérimentations

Deux transporteurs sont impliqués dans le CDU d’Annecy, Kuhne + Nagel et DB Schenker. Le paradoxe de ce dernier est de participer pleinement à l’expérimentation tout en étant très dubitatif à son sujet. Autre paradoxe, ce test part du cluster et d’études et non d’une demande du terrain.
Parmi les avantages du CDU, Jean-Louis Amengual, de DB Schenker, retient la possibilité de paramétrer la charge de distribution du dernier kilomètre, l’accès à un tarif subventionné par les collectivités, un gain de surface de quai, une souplesse accrue pendant les pics saisonniers, le transfert des difficultés opérationnelles liées aux contraintes de livraisons en ville.
Pour les inconvénients, il cite la mise en place d’une nouvelle forme de concurrence, une rupture de charge supplémentaire, un risque de dépendance vis à vis d’un dispositif, une empreinte carbone probablement supérieure à ce qui est souvent évoqué, des livraisons mélangées avec le fret de la concurrence (ce qu’abhorrent les transporteurs) et des répercussions fâcheuses pour le transporteur remettant en cas de défaillance du CDU agissant comme sous-traitant (loi Gayssot) ou des risques d’entente sur les prix de certains CDU...
Les expérimentations permettent de trouver des solutions. Alors, au CDU de prouver qu’il apporte un plus aux transporteurs, commerçants, riverains.

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