Le "Karl" immobilisé à Brest depuis plus d'un mois

Un navire, avec huit marins à bord, est bloqué à Brest depuis plus d'un mois en raison d'un litige commercial entre une société américaine et l'armateur suédois, qui ne paye plus ses marins, a-t-on appris vendredi 3 avril de sources concordantes. Le "Karl", petit navire frigorifique de 76 mètres, est immobilisé au port de Brest depuis le 24 février avec ses marins originaires du Honduras, du Guatemala et de Roumanie. La société américaine Reliable Cargo Shipping souhaitait acquérir le "Karl" et a versé à son propriétaire, la fondation suédoise Overseas Association, un acompte de 360.000 euros. La société américaine, à laquelle la fondation refusait de livrer le navire, a obtenu sa saisie conservatoire le 24 février auprès du juge de l'exécution de Brest. Une décision confirmée par la cour d'appel de Rennes le 9 mars. Des plaintes ont ensuite été déposées par les marins qui ne percevaient plus leur salaire, a indiqué Laure Tallonneau, inspectrice de la Fédération internationale des transports (ITF), lors d'une rencontre à proximité du cargo. Trois marins, dont le commandant, ont été rapatriés par l'armateur, car en fin de contrat, mais deux n'ont pas reçu les arriérés de salaire dus, a regretté Laure Tallonneau. "L'armateur est en proie à des difficultés financières", a expliqué Hervé Thomas, directeur adjoint délégué à la Mer et au Littoral dans le Finistère, précisant que le montant total d'arriérés de salaires est de 23.000 dollars. "Le navire ne va pas repartir dans ces conditions", a-t-il assuré. "Nous considérons que l'équipage est abandonné", a estimé Jean-Paul Hellequin, porte-parole de la CGT des marins du Grand Ouest. "Plus le temps passe, plus la situation sera difficile" à bord, a-t-il regretté. "J'ai terminé mon contrat, je veux rentrer chez moi, je veux voir ma famille", a témoigné Francisco Lopez-Amaya, 55 ans, l'un des marins honduriens, disant se trouver sur le navire depuis plus de six mois. "J'ai rempli mon devoir, maintenant l'armateur doit remplir le sien", a-t-il ajouté.
Le Karl, construit en 1974 et battant pavillon du petit archipel caraïbe Saint-Kitts-et-Nevis, devait livrer des semences de pommes de terre en Algérie, un chargement qui inquiète par ailleurs le Centre de sécurité des navires de Brest. "Il s'agit d'une matière organique qui en se décomposant peut représenter un danger avec un dégagement de matière toxique", a expliqué l'un de ses inspecteurs.

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