Le PDG d'Airbus vise 50 % du marché japonais

À Tokyo, le PDG d'Airbus, Fabrice Brégier, a salué lundi 7 octobre la plus importante commande d'A350 cette année avec la compagnie nippone Japan Airlines (Jal), et dit maintenant viser 50 % du marché japonais, historiquement dominé par le rival américain Boeing. "Nous avons fait aujourd'hui notre première percée majeure au Japon, cela peut faciliter l'environnement", reconnaît-il en se disant pragmatique. "On a compris relativement vite qu'il y avait du côté de Jal un potentiel important pour l'A350. Avec 31 avions, c'est la plus grosse commande de ce modèle cette année, devant celles de Lufthansa ou Air France, des clients traditionnels d'Airbus", explique Fabrice Brégier.
Selon le PDG d'Airbus, Jal s'est décidée de façon parfaitement rationnelle : "La compétition avait été lancée bien avant la crise des B787", et cela n'a pas déclenché la décision de Jal d'acheter des Airbus, même si nul ne peut nier que les problèmes de batteries du "Dreamliner" ont porté un mauvais coût à l'image de cet appareil en début d'année. Quoi qu'il en soit, "le couple A350-900, A350-1000 est celui qui remplit le mieux le cahier des charges de la compagnie" japonaise, tranche Fabrice Brégier. "Reste qu'au Japon, il est vrai que cela ne suffit pas : il a fallu bâtir et renforcer au quotidien la confiance, prouver qu'Airbus était un acteur de premier plan, meneur mondial, maîtrisant parfaitement ses technologies", a-t-il insisté. Il a aussi fallu faire comprendre à la direction de Jal que piloter un Airbus n'était pas mission impossible pour des commandants de bord habitués à des Boeing.
"Nous avons aussi grandement intensifié nos démarches à partir de 2010 grâce à l'arrivée d'un nouveau président de la filiale Airbus Japan, Stéphane Ginoux, fin connaisseur du Japon en général et du milieu aéronautique en particulier, puisqu'il était déjà le numéro un d'Eurocopter au Japon", souligne Fabrice Brégier. Et le dirigeant d'avoir bon espoir que les options prises par Jal pour 25 A350 supplémentaires seront aussi confirmées, "même s'il s'écoulera sans doute de nombreuses années d'ici-là puisque le premier A350 lui sera livré en 2019". "Airbus espère bien sûr aussi vendre à Jal des A380, mais dans un premier temps il y avait plus de chances pour l'A350", confie Fabrice Brégier, rappelant que "Jal vient de sortir d'une opération de restructuration majeure et qu'il lui faut le temps de se remettre à flot".
Et Ana, l'autre grande compagnie japonaise ? "Ce n'est pas parce que Jal nous a choisis qu'Ana en fera autant, mais nous allons évidemment nous battre pour convaincre Ana", répond Fabrice Brégier. "On a 13 % de parts de marché actuellement, mais avec les commandes en cours on approchera de 25 %. À nous d'aller plus loin. Dans la durée le but est de se rapprocher de 50 %, comme à l'échelle mondiale, même si cela prendra plus de temps que dans d'autres pays", estime le patron d'Airbus. Le défi immédiat ? "Que le succès d'Airbus au Japon apparaisse comme quelque chose de banal", et non un exploit.

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