Le port de Marseille-Fos entend tirer parti de la guerre des alliances

Avec un trafic 78,45 millions de tonnes, le Grand Port maritime de Marseille a achevé l'année 2014 sur un repli de 2 %. Comme pour les principaux ports européens, il a été victime une nouvelle fois de la crise du raffinage. Les autres filières ont en revanche "pris le relais". La présidente du directoire du GPMM, Christine Cabau-Woehrel, entre dans le détail.
En 2014, "les deux derniers trimestres de l'année ont été meilleurs que le second semestre de 2013", observe la présidente du Grand Port maritime de Marseille, Christine Cabau-Woehrel.
À 17,73 millions de tonnes, la filière des marchandises diverses a progressé en 2014 de 3 % dans les deux bassins du port de Marseille-Fos.
En effet, le conteneur a enregistré une croissance de 7,3 %, passant de 1,099.247 EVP en 2013 à 1,179.910 EVP l'an dernier, dont 587.375 EVP à l'import et 592.535 EVP à l'export.
Dans les bassins Ouest, la progression engagée ces dernières années se poursuit. Avec 965.000 EVP, elle s'est élevée l'an dernier à 10,5 %. Christine Cabau-Woehrel a relevé à Fos la croissance de 14 % de l'Extrême-Orient (449.635 EVP), la hausse de 10 % du secteur Amérique du Nord (90.850 EVP), le bond du sous-continent indien (+ 21 %, à 37.000 EVP) et de l'Amérique du Sud (+ 15 %, 30.000 EVP). Elle note également la croissance de 29 % de l'Afrique occidentale, qui a achevé l'année sur 23.600 EVP.
En revanche, dans les bassins Est, le trafic annuel a baissé de 4,8 %, passant de 226.000 EVP en 2013 à 215.000 EVP l'an dernier. La directrice générale du GPMM note toutefois une stabilité du trafic à l'export puisque le nombre de conteneurs est resté presque identique (120.000 EVP environ). En revanche, le nombre de conteneurs vides a baissé, preuve pour elle qu'"il ne s'agit pas d'une baisse structurelle".

Le short-sea gisement de trafic

Selon Christine Cabau-Woehrel, malgré "une progression Est-Ouest sensible", la croissance du trafic conteneurisé n'a pas été spécialement portée par cet axe ou par le marché Nord-Sud. Elle juge également qu'il existe "un équilibre entre l'import et l'export".
Si l'arrivée des nouvelles alliances sur le marché de la ligne régulière suscite de grands espoirs de développement pour le port de Marseille-Fos, la direction du GPMM reste convaincue que les lignes intraméditerranéennes restent également un gisement de croissance.
Pour la présidente du directoire, Ocean Three et 2M vont "aider à consolider cette année la croissance du trafic conteneurisé". Elle évoque notamment la montée en puissance de China Shipping et d'UASC aux côtés de CMA CGM (Ocean Three) et estime que les alliances historiques (G6 et CKYHE) vont réagir "pour protéger leurs parts de marché".
Mais elle mise également sur le développement des lignes courtes. Elles estime que "la Turquie, le Maroc, Israël et l'Égypte sont des pays à fort potentiel". Des armateurs ne devraient donc pas tarder à annoncer la création de nouveaux services en Méditerranée. Le GPMM estime être entré dans "une dynamique positive".
Interrogée sur les limites de l'hinterland de Marseille-Fos, Christine Cabau-Woehrel est convaincue qu'elles doivent se situer au-delà de l'hinterland européen. "La limite de l'hinterland est propre à chaque filière. Car toutes les offres combinées sont différentes", analyse-t-elle.
Pour ce qui concerne le secteur du ro-ro, elle regrette que 2014 ait été marquée l'an dernier par "la problématique corse" (les conflits sociaux liés à la SNCM) mais constate toutefois une légère reprise au dernier trimestre de l'année 2014. Enfin, le conventionnel a enregistré l'an dernier une croissance de 6 %.

Abordant le sujet d'Intermed Garteway, l'association qui lie les ports de Marseille, de Gênes et de Barcelone, la présidente du directoire du GPMM indique que cet organisme de promotion des trois ports sud-européens "devrait être ouvert à la rive Sud de la Méditerranée pour mettre en place une véritable synergie portuaire". Et d'ajouter : "Il faut une approche méditerranéenne plus coordonnée". Si Intermed s'ouvrait à l'autre rive de la Méditerranée, l'outil de promotion des autoroutes de la mer serait trouvé, prône-t-elle.

La baisse du baril ne change rien

Les vracs liquides ont baissé de 2,2 Mt en 2014 par rapport 2013. Le pétrole brut a reculé de 8 %. De son côté le GNL a plongé de 22 % et le GPL a enregistré un repli de 6 %. Quant aux produits raffinés, ils sont progressé de 8 %. Au sujet des impacts que la chute du prix du baril pourraient  sur l'activité du GPMM, Christine Cabau-Woehrel s'interroge : "Est-ce que la baisse du prix du baril de brut est pérenne ou pas ?" Elle estime que "ceci peut-être une bonne nouvelle à court terme pour les acteurs du raffinage".  Et juge que ce phénomène "ne remet pas en question la stratégie de diversification engagée. On la maintient". Même si elle rappelle que la tendance ne durera pas, d'après certains experts.
Les vracs solides, pour leur part, ont progressé de 2 %, à 13,45 Mt. Le port de Marseille-Fos doit cette hausse à la bonne santé de la filière sidérurgique car les vracs agroalimentaires ont achevé l'année sur une stagnation

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