Le syndicat aérien Scara accuse l'État de menacer les emplois

Le syndicat des compagnies aériennes autonomes (Scara) a dénoncé mardi 10 septembre une politique actionnariale de l'État qui menace les emplois du secteur selon lui. "Les excellents résultats financiers d'Aéroports de Paris (ADP), obtenus grâce à une augmentation continue des redevances aéroportuaires, confirment une politique actionnariale de l'État, menée aux dépens des compagnies aériennes françaises", estime le Scara. Il souligne en outre le contraste entre la "situation financière florissante" d'ADP dont l'État est actionnaire majoritaire et les difficultés économiques que connaissent les compagnies aériennes françaises.
"Ce contraste résulte de la situation de monopole dont bénéficie ADP et de la gestion des contrats de régulation économique (CRE)", affirme le Scara, relevant que "ces contrats, négociés avec l'État, permettent de pratiquer de fortes augmentations des redevances et de garantir chaque année aux actionnaires des aéroports, et notamment à l'Agence des participations de l'État (APE) des dividendes importants". Selon lui, ADP a versé à l'APE 122 millions d'euros au titre de l'exercice 2012 quand les redevances aéroportuaires ont augmenté de 3 %, "environ deux fois l'inflation, au détriment des compagnies aériennes et de leurs clients". Le Scara, rappelle qu'il a déjà demandé au gouvernement "l'adoption d'une politique de versement des dividendes adaptée à la période de crise que traverse le transport aérien français, la révision du fonctionnement des contrats de régulation économiques (CRE) ou encore le gel des redevances aéroportuaires". Le Scara regroupe notamment seize compagnies aériennes françaises.
La semaine dernière, les administrateurs salariés d'Air France-KLM avaient révélé avoir adressé un courrier au Premier ministre exhortant le gouvernement à prendre des mesures concrètes pour soutenir les compagnies françaises. Les salariés dénoncent eux aussi la situation de monopole dont jouit ADP, gestionnaire d'Orly et Roissy. Dans cette lettre, ils exigent un allègement des redevances aéroportuaires "qui ont beaucoup augmenté ces dix dernières années", une décision "du ressort exclusif des pouvoirs publics". Ces salariés doivent être reçus fin septembre au ministère des transports. Interrogé sur ce débat le 4 septembre, le PDG d'ADP, Augustin de Romanet, avait estimé "légitime que les salariés d'Air France se préoccupent de la situation financière de leur entreprise, mais pas sain d'entrer dans une polémique". Il avait toutefois déploré que de telles critiques soient lancées publiquement.

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