Le tunnel ferroviaire de Monaco menacé par l'érosion

Un tunnel ferroviaire au cœur de Monaco, où passe l'une des lignes TER les plus fréquentées de France, fait l'objet d'une quasi-reconstruction, un travail titanesque dont une première phase s'achève.
Réseau ferré de France (RFF) a entamé de lourds travaux sur le tunnel ferroviaire de Monaco menacé par l'érosion. La région entre Nice et l'Italie, où les montagnes se jettent dans la mer, est truffée de tunnels ferroviaires remontant parfois à la création de la voie à la fin du XIXe siècle. À Monaco, c'est un tunnel de 3 km construit dans les années 60 qui est sous haute surveillance. 110 trains par jour y passent dans les deux sens, presque exclusivement des TER bondés aux heures de pointe avec des travailleurs locaux ou des touristes. Des terres argileuses, gonflées par de l'eau s'écoulant par une faille dans la montagne, parvenaient par une poussée latérale à soulever le plancher ("radier") de la voie ferrée, explique Christine Rochwerger, directrice d'opération sur les ouvrages d'art de Réseau ferré de France. De complexes travaux de génie civil ont été réalisés par Eiffage Travaux publics sur ce tunnel qui relie Monaco et Roquebrune-Cap-Martin (Alpes-Maritimes). La base du tunnel sur quelque 200 mètres doit être creusée et renforcée avec du béton armé et de l'acier. Un premier tronçon de 110 mètres est presque achevé après six mois de travaux, à raison "d'un mètre par jour", en bloquant une voie de circulation à la fois. Un deuxième tronçon de même longueur sera attaqué en octobre pour six mois.

Un coût de 34 millions d'euros

Ces travaux, qui coûtent 34 millions d'euros à RFF, visent à rétablir une vitesse de 90 km/h dans le tunnel, contre 40 km/h actuellement, souligne Jacques Frossard, directeur régional de RFF. Une aggravation de la situation aurait pu réduire la vitesse à 10 km/h, voire provoquer une fermeture. En 2003, le tunnel avait été totalement fermé après une poussée de terrain sur une soixantaine de mètres. Il avait fallu huit mois pour reprendre la circulation entre Monaco et l'Italie.
Monaco, à l'étroit sur son territoire, continue par ailleurs à construire des tunnels routiers, servant ensuite de socles à des immeubles. Venu mardi 1er avril voir les travaux de RFF, le prince Albert de Monaco n'est "pas inquiet" face à cette multiplication de tunnels dans une région sismique. "Les normes sismiques sont très exigeantes, plus que dans d'autres pays", souligne-t-il. "On est encore plus exigeants quand il y a des tunnels routiers dans le sous-sol". "Nous avons un plan sur plusieurs années pour compléter ce réseau souterrain", a précisé le souverain, en admettant que "la géologie" des lieux aura alors atteint ses limites.

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