Le viaduc de Millau fête ses dix ans

Le viaduc de Millau, inauguré le 14 décembre 2004, reste un ouvrage record dix ans après, avec sa chaussée de 2.460 mètres de long culminant à 270 mètres au-dessus des gorges du Tarn. Soutenu par sept piles, dont la plus grande mesure 242 mètres, il est surmonté de pylônes multihaubanés dont le plus haut culmine à 343 mètres au-dessus du Tarn, dépassant ainsi la tour Eiffel, autre chef-d'œuvre d'architecture industrielle. Conçu par l'ingénieur Michel Virlogeux et dessiné par l'architecte britannique Norman Foster, le viaduc a été construit en un temps record, trois ans jour pour jour entre la pose de la première pierre et l'inauguration par le président de la République Jacques Chirac. Le viaduc est né du débat lancé à la fin des années 80 sur le meilleur moyen de franchir le Tarn près de Millau pour créer un maillon essentiel de l'autoroute A75 devant relier Paris à la Méditerranée par Clermont-Ferrand. Le projet de viaduc surplombant les deux Causses a été choisi en 1996, de préférence à un pont moins haut et moins long, qui aurait nécessité le percement de tunnels dans une zone truffée de nappes phréatiques et de lacs souterrains, ce qui aurait coûté encore bien plus cher. Le budget total de l'ouvrage a été évalué à 394 millions d'euros lors de l'ouverture. La réalisation et l'exploitation ont été confiées au groupe Eiffage et il est géré jusqu'en 2079 par la Compagnie Eiffage du viaduc de Millau (CEVM). Le trafic au péage, qui a franchi le cap des 4 millions d'automobilistes dès la première année, a culminé à 4,807 millions de passages en 2011 avant de reculer légèrement en 2012 et 2013, selon le directeur général de la CEVM, Emmanuel Cachot. La CEVM compte approcher à nouveau les 4,8 millions de passages en 2014 et réaliser un chiffre d'affaires d'environ 40 millions sur la base d'un péage pour les voitures particulières de 7,30 euros dix mois sur douze, et de 9,10 euros en juillet-août. Le péage a augmenté de plus de 40 % en dix ans (4,90 euros et 6,50 euros suivant la saison en 2004). La compagnie fait état d'un résultat d'exploitation positif sans donner plus de détails, car "la rentabilité ne pourra être évaluée qu'en fin de concession une fois 500 millions de dette remboursées", selon Emmanuel Cachot. Le dixième anniversaire sera ponctué dimanche 14 décembre d'un feu d'artifice tiré aux abords du viaduc.