Les actionnaires locaux de l'aéroport de Lyon "en colère"

Les actionnaires locaux de l'aéroport de Lyon se sont dit lundi 11 juillet "surpris" et "en colère" d'apprendre que l'État avait retenu deux candidats pour reprendre ses parts avant qu'eux-mêmes n'aient pu examiner les six offres fermes, comme prévu.
"Nous sommes très surpris par la position de l'État qui nous a informés, vendredi 8 juillet, qu'il souhaitait se passer de la seconde phase, organisée mercredi 13 juillet, en ne retenant que deux candidatures", a déclaré Emmanuel Imberton, président de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Lyon, qui détient 25 % de parts dans l'aéroport de Lyon-Saint-Exupéry. "Si on devait en rester là, je serais très en colère, mais j'espère que le bon sens et le respect des partenaires institutionnels et locaux vont finir par l'emporter et que, dans la journée, l'État reviendra sur sa position", a-t-il ajouté.
Selon des informations de presse, Bercy aurait retenu les candidatures d'un consortium emmené par Vinci et de l'australien Macquarie, un groupe offrant des services bancaires et financiers allié à FPP (holding familial de Peugeot), pour reprendre ses 60 % de parts dans le capital du principal aéroport de la deuxième région française. Il aurait aussi décidé de lancer un nouveau tour d'enchères pour les départager.
Pour Emmanuel Imberton, "l'état d'esprit voulu" par le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, "était la consultation des partenaires locaux". "Si l'État devait confirmer sa position, ça tournerait à la mascarade, ce que je n'imagine pas une seconde", a assuré celui qui veut croire là à "un ballon d'essai de l'État pour voir les réactions".
Une réunion des actionnaires minoritaires (CCI, Métropole de Lyon, Région Auvergne-Rhône-Alpes et Conseil départemental du Rhône) était programmée mercredi 13 juillet à Lyon pour "faire un second tour des offres fermes" des six candidats à la reprise. Parmi eux, l'offre du consortium formé par le fonds d'investissement Ardian a reçu le soutien de l'homme d'affaires Jean-Michel Aulas et d'autres entrepreneurs lyonnais.
De son côté, Patrick Mignola, vice-président de la région chargé des transports, a dénoncé "un scénario à la toulousaine sans les Chinois", qui avaient mis la main sur l'aéroport du Sud-Ouest. Les promesses de Bercy de "respecter notre cahier des charges n'ont tenu que quelques semaines", déplore-t-il. "Si l'État fait dans notre dos, on va avoir beaucoup de mal à lui faire confiance sur les négociations ultérieures", a-t-il averti. "L’État va laisser les collectivités face à des actionnaires privés", résume-t-il, exprimant des craintes pour "le développement de l'aéroport" et le fait "qu'un gestionnaire veuille faire de la rentabilité à court terme". La Métropole de Lyon n'a pas souhaité faire de commentaires sur des informations jugées "trop floues".

Nice, un simple "hub régional"

À Nice, dont l'aéroport doit également être privatisé, Christian Estrosi, l'ancien maire devenu président du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, a déploré que "l'État se fasse de l'argent sur le dos des Niçois". Quatre candidats retenus doivent présenter leurs dossiers mardi 12 juillet à Nice, a précisé le cabinet du maire, dont la société Atlantia (aéroport de Rome) et Vinci. Christian Estrosi redoute un rachat par ce dernier candidat, actionnaire d'Aéroports de Paris, qui serait alors tenté, selon lui, de faire de l'aéroport de Nice un simple "hub régional".

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