Gardienne de la concurrence en Europe, la Commission a jugé le 1er octobre que l'aéroport de Charleroi, d'où décollent de nombreuses compagnies low-cost, avait reçu des aides "incompatibles avec les règles de l'UE, et qui doivent maintenant être récupérées".
Ces aides ont permis à l'aéroport de "se développer sensiblement depuis 2002", mais ont "procuré un avantage économique considérable", entraînant des distorsions de concurrence "qui n'ont fait que s'amplifier au fil du temps avec la croissance du trafic". Prenant en compte ces deux aspects, Bruxelles a conclu qu'une partie de l'aide pouvait être autorisée mais que le solde, soit environ six millions d'euros, devait être remboursé.
La Commission a par ailleurs ouvert une enquête sur un régime d'aide belge : une aide publique d'environ 19 millions d'euros par an a été octroyée au gestionnaire de l'aéroport de Bruxelles, entre 2014 et 2016, afin qu'il les redistribue aux compagnies aériennes. Or la majorité de ces fonds doit être attribuée à la compagnie nationale Brussels Airlines, ce qui fait tiquer les fonctionnaires européens. Ces derniers redoutent "le financement, sur des fonds publics, des coûts de fonctionnement ordinaires de certaines compagnies aériennes".
Le commissaire à la Concurrence, Joaquin Almunia, a défendu la nécessité de ne "pas gaspiller l'argent des contribuables" via "la multiplication d'infrastructures aéroportuaires non rentables ou l'octroi d'avantages indus à certaines compagnies".