Les agrocarburants sous un feu de critiques

Critiquée par les ONG pour son soutien aux agrocarburants, la Commission européenne a renouvelé lundi 17 septembre son intention de limiter leur production et a été accusée en retour par la filière de menacer des milliards d'investissements avec ce revirement de sa politique.
Au sujet des agrocarburants, Bruxelles se retrouve sous un feu croisé de critiques. "Il est faux de nous accuser d'encourager les agrocarburants. Nous faisons exactement le contraire avec notre proposition de plafonner la part de l'énergie issue de biocarburants conventionnels (d'origine alimentaire) à 5 % (de la consommation finale d'énergie dans les transports) d'ici 2020", ont assuré les commissaires Gunther Oettinger (Énergie) et Connie Hedegaard (Climat).
Oxfam soutien le contraire dans un rapport intitulé "Les Semences de la faim" publié lundi 17 septembre à l'occasion d'une réunion informelle des ministres de l’Énergie de l'Union européenne à Chypre. "L'Union européenne et ses États membres ont contribué à déclencher une ruée mondiale vers les agrocarburants dont les impacts sociaux et environnementaux sont dramatiques", a accusé Clara Jamart, responsable d'Ofxman France. "Il faut renoncer au plus vite aux politiques actuelles de soutien aux agrocarburants", a plaidé l'ONG.
L'UE s'est fixée en 2008 trois objectifs pour 2020 : réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20 %, réaliser 20 % d'économies en énergie et porter à 20 % la part des renouvelables dans sa production d'énergie. À cette fin, les énergies renouvelables doivent représenter 10 % de la consommation du secteur des transports. Mais cette législation approuvée par les dirigeants de l'UE n'avait pas pris en compte les conséquences néfastes de l'essor de certains biocarburants, notamment la déforestation, les pénuries et l'envolée des cours.
Bruxelles estime à présent qu'il faut "faire évoluer le bouquet énergétique de biocarburants en faveur des plus performants" et des plus neutres en matière d'impact sur les sols. "La proposition de la Commission, dans sa version actuelle, constitue un revirement total de la politique européenne des biocarburants et remet dangereusement en cause le paquet énergie-climat de 2008", dénonce dans une note la filière du biodiesel. Selon cette note, ce revirement menace 50.000 emplois directs, remet en cause l’intérêt de l'incorporation des biocarburants pour les pétroliers et va mettre l'UE en position de dépendance pour l’approvisionnement en gasoil, car 60 % de ses voitures et 100 % de ses camions roulent avec des moteurs diesel.

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