Les chemins de fer indiens s'ouvrent aux investisseurs étrangers

Le gouvernement indien a annoncé mardi 8 juillet vouloir ouvrir les chemins de fer aux investisseurs étrangers pour pallier son fort déficit d'investissements dans ses infrastructures et lancer une première ligne à grande vitesse.
Les chemins de fer indiens comptent s'ouvrir aux investisseurs étrangers. Ces grandes orientations ont été dévoilées lors de la présentation du budget des chemins de fer indien, considéré comme un bon indicateur des priorités économiques du Premier ministre, Narendra Modi, avant la présentation du budget de l'État jeudi 10 juillet. Les chemins de fer indiens, qui transportent 23 millions de personnes chaque jour et emploient 1,3 million de salariés, ont besoin "d'un changement de cap immédiat" après des années de gestion erratique, a estimé le ministre des Chemins de fer, Sadananda Gowda, devant le Parlement. Rompant avec le passé, le gouvernement veut permettre des investissements étrangers dans les infrastructures ferroviaires. "Les ressources internes et le financement public sont insuffisants pour répondre aux besoins", a dit le ministre. Il propose également le développement de partenariats publics-privés (PPP) pour accélérer la modernisation et le développement du rail. "Notre objectif est que l'essentiel des projets futurs soient financés par des PPP y compris dans la grande vitesse, qui requiert des investissements importants", a dit le ministre. Sur la grande vitesse, le gouvernement a identifié la ligne Bombay-Ahmedabad, deux grandes villes de l'Ouest du pays, comme le projet principal car "un certain nombre d'études ont déjà été réalisées". La SNCF a ainsi en février 2013 conclu un partenariat pour réaliser une étude de développement de cette ligne et avait contribué à une première étude technique en 2010. En attendant la réalisation d'un tel projet, "qui requiert une infrastructure complètement nouvelle", le gouvernement a promis de moderniser les infrastructures sur neuf lignes reliant des grandes villes afin de pouvoir atteindre une vitesse de 160 à 200 km/h sur plusieurs tronçons.

Les experts sceptiques

Lors de la campagne électorale, le parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party (BJP) de Narendra Modi a promis de favoriser l'investissement privé et de relancer la construction d'infrastructures dans le rail, le réseau routier et les ports. Pour les analystes, le budget des chemins de fer constitue un premier test de concrétisation de ces promesses. Les investisseurs ont regretté le manque de détails sur le financement et la façon d'attirer les investisseurs, la Bourse de Bombay lâchant 1,98 % à 25.582,11 points à la clôture. "Le budget des chemins de fer s'apparente à un pétard mouillé. Le marché essaie d'atténuer ses attentes à propos de la présentation jeudi 10 juillet" du budget de l'État, a dit Alok Churiwala, qui dirige le courtier Churiwala Securities. "C'est bien de parler de train à grande vitesse et de tout ce genre de choses mais où sont les propositions concrètes sur le financement ?", a-t-il ajouté. Pour Manish Agarwal, consultant spécialisé dans les infrastructures chez PwC, les PPP ne sont pas une recette miracle pour remédier aux manques de fonds publics. "Étant donné le succès limité des PPP dans les projets de modernisation de gare, l'efficacité de leur mise en œuvre reste à prouver", dit-il. Pour financer l'achat de nouveaux wagons et moderniser certaines lignes, le gouvernement a déjà annoncé une hausse de 14,2 % des tarifs voyageurs et de 6,5 % pour le fret, soit la plus forte hausse depuis quinze ans. Cette mesure a déclenché un tollé et le gouvernement a dû faire partiellement marche arrière sur les tarifs des liaisons urbaines utilisées au quotidien par les salariés.

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