Les dessertes, talon d’Achille des ports français

Les effets de la réforme de 2008 sur la compétitivité et l’attractivité des ports se font attendre. Pour la Cour des comptes, la desserte ferroviaire et la valorisation du foncier sont deux priorités, avec une répartition des crédits publics ciblés sur les ports aux hinterlands nationaux.
En 2012, la Cour des comptes a procédé à un premier bilan de la réforme portuaire engagée en 2008. À l’époque, la baisse de 10 % du trafic des Grands Ports maritimes métropolitains avait été mise sur le compte de la crise mondiale et les tensions sociales liées à la mise en œuvre de la réforme. Ces effets aujourd’hui estompés, "les trafics ont continué à baisser alors qu’ils sont repartis à la hausse en Europe", note le rapport public 2017 de la Cour présentée le 8 février à Paris. "Entre 2007 et 2015, la baisse atteint 13,6 % alors qu’elle est limitée à 1,4 % dans les grands ports européens". Au sein des grandes économies maritimes européennes, la France est le seul pays, avec l’Italie, à connaître cette évolution. Avancées par plusieurs GPM, "la chute des hydrocarbures et la désindustrialisation n’expliquent que partiellement ce constat", selon la juridiction financière, citant Rotterdam dont les produits pétroliers ont progressé de 11 % entre 2007 et 2014 contre une chute de 28 % en France. À l’origine de 17 % des tonnages traités par les GPM (39 % au Havre et 29 % à Marseille-Fos), les conteneurs en hausse de 3,5 % n’ont pu compenser cette érosion. "La réforme de 2008 n’a pas encore permis de renforcer la compétitivité des GPM", conclut la Cour.

Accélérer les chantiers ferrés

Si aucun écart sur les coûts de passage portuaire n’est relevé, son rapport s’attarde en revanche sur la compétitivité hors-prix des GPM comme la valorisation de leur domaine portuaire. En France, elle génère 25 à 35 % de leurs recettes contre 40 % à Anvers et à Rotterdam. Les dessertes terrestres massifiées sont un autre levier à actionner, selon la Cour. Loin du doublement fixé par le Grenelle de l’environnement entre 2006 et 2015, les pré et post-acheminements portuaires par fer et voie d’eau n’ont progressé que de 25 % sur la période malgré l’augmentation de 82 % pour les conteneurs.

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