Les drames de la migration se succèdent dans les eaux italiennes

Les drames se succèdent au large de l'Italie où un navire à la dérive transportant 450 migrants a de nouveau contraint la marine militaire à intervenir, deux jours après une opération qui en avait sauvé près de 800.
Les autorités militaires italiennes ont pris le contrôle le 2 janvier de l'"Ezadeen", un navire bétailler de 73 mètres de long battant pavillon du Sierra Leone. Elles l'avaient repéré à la dérive la veille au soir à quelque 80 milles (environ 150 km) au large de Crotone (Calabre). Quelque 360 migrants clandestins se trouvaient à son bord, des hommes, des femmes, mais aussi des enfants, a précisé la marine. Ce navire destiné au transport d'animaux a accosté au port calabrais de Corigliano Calabro vendredi soir.
Les autorités maritimes ont aussitôt contacté le navire, qui n'a pas répondu, avant qu'une femme, l'une de ces migrants, ne réussisse à expliquer la situation par radio, a indiqué le capitaine Filippo Marini, un porte-parole de la marine italienne. Cette dernière a d'abord contacté un navire islandais croisant dans les parages, et faisant partie du dispositif européen Triton de surveillance de la Méditerranée. Ils n'ont d'abord rien pu faire, le navire, abandonné à son sort par l'équipage, faisant route à pleine vitesse. Ce n'est qu'une fois le carburant totalement épuisé que cinq marins islandais ont pu monter à bord et lancé une aussière afin de permettre un remorquage du navire. Six garde-côtes italiens ont ensuite été déposés sur le bétailler par hélicoptère. Selon les garde-côtes, l'"Ezadeen" était parti de Turquie, mais d'après Lloyd's List Intelligence, il aurait quitté le port chypriote de Famagouste après avoir touché Tartous en Syrie et prenait officiellement la direction de Sète.

Économies d'échelle pour les passeurs

Deux jours auparavant, le même hélicoptère avait déjà déposé un équipage de garde-côtes pour prendre le contrôle d'un autre cargo, abandonné par son équipage, le "Blue Sky M.", transportant près de 800 migrants. "Une hécatombe a été évitée", s'était alors félicité la marine. Ce navire conventionnel cellularisé battant pavillon moldave, est arrivé le mercredi 31 décembre à Gallipoli, dans les Pouilles, où ces centaines de clandestins, tous Syriens, ont été pris en charge par les autorités. L'Italie est confrontée depuis plusieurs années à un afflux croissant de clandestins qui tentent de gagner l'Europe par la Méditerranée au péril de leur vie, au rythme d'environ 400 arrivées par jour. Plus de la moitié sont des Syriens ou des Érythréens.
La grande majorité arrivent à bord de canots pneumatiques ou de vieux bateaux de pêche partant de Libye où le chaos laisse le champ libre aux passeurs. L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) relève que les trafiquants semblent avoir opté pour des "économies d'échelle" leur permettant de gros revenus en un seul voyage, avec une seule nationalité. Avec un tarif de 1.000 à 2.000 dollars par personne, un seul trajet comme celui du "Blue Sky M." peut rapporter plus d'un million de dollars, soit largement assez pour financer l’affrètement d'un bateau et de son équipage, explique l'OIM.

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